ce foible santé, pouvoir supporter la tempête
rature rigoureuse du Kamtschatka. » Cette
réflexion et la sensibilité que lu i montroient
tous les Russes, produisirent une impression
si heureuse sur le coeur de cet homme respectable
, que jdtjr et nuit il ne pensoit qu’au
moyen de présenter à ses compatriotes un
portrait fidèle de la nation qui l ’avoit fait prisonnier,
portrait que ne lu i avoit jusqu’alors
offert aucun des Japonois qui avoient été en
Russie. Doué de plus d’esprit et de jugement,
m ieux élevé et plus instruit que ceux q u i,
avant lu i, avoient vu la Russie, il aperce voit
clairement que le bien de sa patrie, dont i l
ne parloit jamais sans attendrissement, exi-
geoit que les différends qui s’éloient élevés
entre les deux pays, fussent arrangés a
l ’amiable, notre gouvernement n’ayant eu
aucune part à la cause de ces malentèndus.
Il prévoyoit que le Japon souffriroit le plus
de la continuation de la mésintelligence. C’est
çe qui l ’engageoit à nous expliquer, aussi bien
qu’il lu i étoit possible , la conduite singulière
et incompréhensible des Japonois, ainsi que
leurs lois et leurs usages qui pouvoient facilement
induire les étrangers à porter des ju -
gemens erronçs, Il nous assura que ses compatriotes,
en agissant hostilement envers nous,
n’avoient nullement eu l’intention de commencer
une querelle complètement inutile
avec un grand empire vo isin ; les dégâts commis
par quelques Russes avoient seuls provoqué
la conduite des Japonois, parce qu’ils
se persuadoient que la Russie vouloit les
traiter en ennemis; opinion dont ils auroient
bientôt reconnu la fausseté, s i, comme les
autres puissances, ils avoient eu des relations
suivies avec leurs voisins. Comme leurs lois
s’opposoientàcet état de choses, ils n’avoient
pas pu savoir si les dévastateurs insensés
avoient agi de leur ch e f ou par les ordres du
gouvernement. En conséquence, il avoit été
ordonné de prendre dans tout l ’empire une
attitude gu e r r iè re , qui n’avoit néanmoins
pour motif que le désir d’obtenir une e xp lication
de la Russie sur les violences commises.—
« Je suis sûr, co n tin u a - t- il, qu’une
« simple déclaration du gouverneur d’I r -
« k o u tsk , attestant que le gouvernement
te russe n’a eu aucune part à la conduite de
ce Chvostoff, suffira pour effectuer la délice
vran ce de vos compagnons. » Ce que nous
disoit le braVe Caki n’étoit pas un vain discours,
imaginé seulement pour recouvrer sa
T om. II. 25