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<£ lois sur un point essentiel, pour la pre^
« mière fo is , il est v r a i, en laissant votre
« bâtiment entrer dans le p o r t, avec son
« a rtille rie , ses,armes et ses poudres; on ne
« vous a donc pas ravi les moyens d’agir hos-
« tilement si vous le vouliez. »
Persuadé que réellement on nous avoit
accordé des avantages, dont, suivant ce que
je savois parles relations des voyageurs, aucun
bâtiment européen n’avoit jo u i, j’élois prêt a
céder sur l ’article des fusils; je priai seulement
Caki de considérer qu’une garde sans fusils
n’est pas une garde militaire, et qu’ainsi elle
nepou rro itcon v en ir à mon grade décommandant
d’un vaisseau de guerre russe. « Chez
cc n o u s , lu i dis-je, les militaires ont seuls
« le droit de porter le fu s i l , comme chez
cc vous deux sabres ; ainsi nos fusils ne signi-
« fient pas plus que vos deux sabres. A u
« re s te , si l’on vou s fait des objections sur ce
« p o in t, n’insistez-pas ; j ’irai à l ’en tre vu e ,
« pou rvu que l ’on accorde tout le reste. »
C a k i, après avoir pris note de tout sur son
porte-feuille , nous quitta. Le lendemain, il
arriva, le visage riant, et me dît que l’on avoit
consenti à tout ce que j’avois demandé, même
à ce qui concernoit les fusils. — <c Les princi-
« paux magistrats, d it-il, ont d’abord réfléchi
« profondément , sans me dire un mot; je
cc leu r ai alors exposé toutes vos raisons, ils
cc se sont rendus. Maintenant je suis chargé
cc de vous annoncer officiellement que les
« deux principaux magistrats vous atten-
« dront demain à te r re , dans la maison des-
cc tinée pour l ’en tre vu e , et recevront de vous
« la lettre du gouverneur d’Irkoutsk. 'A
« m id i, la chaloupe de parade du gouv e r-
cc neur vous transportera à terre. I l n’y a
« p lu s qu’un point à régler. Vous ne pouvez
«c pas entrer en bottes dans la salle d’audience,
cc dont le plancher est couvert de riches tapis,
cc sur lequel les deux grands magistrats sont
cc assis sur leurs genoux. Paroître dans ce
<c lieu en bottes seroit absolument contraire
<c à nosuusages, et une grossièreté choquante;
cc il faudra ôter vos bottes dans l ’antichambre
cc et n’entrer qu’avec vos bas. »
Cette demande singulière et si opposée à
toutes les idées européennes me causa quelque
embarras ; car , dans les négociations
sur le cérémonial, je n’avois pas du tout regardé
comme nécessaire de faire mention des
bottes. Les Japonois, de leu r côté, avoient
jugé inutile d’en parle r, et leu r demande