lendemain nous instruire du motif de sa
venue. ,
L e 27, nous le vîmes qui s’avançoit le
long du rivage avec une autre personne.
Nous le reconnûmes tout de suite au mouchoir
blanc qui flottoit à son sabre. Nous ne
restâmes pas non plus bien long-temps dans
l ’incertitude sur ce lui qui l ’accompagnoit ;
car, lorsqu’ils marcboient tous deux à côté
l ’un de l’a u tre , le Japonois, qui étoit de petite
ta ille , disparoissoit de temps en temps, quoiqu’il
fût gros, derrière l ’autre individu. «C ’est
un de nos compatriotes » , s’écria-t-on de
toutes parts sur la corvette !
Il ne m’est pas possible de décrire la scène
extrêmement touchante qui eut lieu quand
mes matelots revirent leur camarade sortant
de captivité. Une partie de l ’équipage étoit
occupée, à te rre , à remplir les barriques.- Le
prisonnier, en s’approchant avec Caki, n’eut
pas plus tôt aperçu, au-delà du ruisseau , des
Russes parmi lesquels il supposoit que dévo
ien t se trouver plusieurs de ses camarades
, qu’en trois enjambées il fut sur le bord
du ruisseau, et laissa le Japonois au moins à
n eu f pas en arrière. Surpris à sa v u e , mes
matelots oublièrent qu’il leur étoit défendu
de franchir le ruisseau, le traversèrent à gué
et sautèrent au cou du nouvel arrivé. L ’officier
qui commandoit le détachement en vo y é
a te ir e , me raconta qu’il ne l ’avoit pas reconnu
d abord, tant il 1 avoit trouvé maigri.
Tous les matelots s’écrièrent : c’est Simanoff!
Celui-ci jeta son chapeau, s’in c lin a , et ne
pu t proférer une parole; des larmes abondantes
couloient de ses y eu x . Cette scène
touchante se renouvela, quand il vint à bord
de la corvette. Je le saluai le premier, et lu i
demandai si tous nos compatriotes à Matsmaï
se portoient bien. « Grâces à D ieu , répondit
« Simanoff, ils v iv en t, quoiqu’ils ne se por-
« tent pas très-bien ; le sturmann, su r to u t,
« est dangereusement malade. » Je modérai
le désir que j ’avois de lu i adresser de nouvelles
questions, vo y an t avec quelle impatience
l ’équipage l ’attendoit pour l ’embrasser.
J’allai avec Caki dans la chambre ; il m’annonça
que Tacahassy-Sampeï, premier conse
ille r du gouverneur de Matsmaï, étoit arrivé
la v e ille , et 1 avoit chargé de me communiquer
différens points importans. Là-dessus il
tira son porte—fe u ille , et lut ce qui suit :
« Tacahassy-Sampeï assure le comman