pelions académicien, parce qu’il étoitmernbré
de la société savante de Iédo qui répond à
nos académies, nous faisoit chaque jour une
visite avec l ’interprète hollandois. Ce dernier
rev it nos dictionnaires russes, les corrigea et
les compléta, à l ’aide d’un dictionnaire fran-
çois-hollandois ; il n’avoit besoin que de demander
le nom françois d’un mot russe dont
la signification lu i étoit inconnue; puis il le
cherchoit dans son dictionnaire. Cet interprète
étoit un homme de vingt-sept ans; il avoit
une mémoire excellente, et possédoit bien la
grammaire; aussi fit-il des progrès rapides
dans le russe, ce qui me donna l ’idée de composer
pour lu i une grammaire russe, autant
du moins que ma mémoire ine serviroit bien,
¡car je n’avois pas de livres dont je pusse m’aider
pour en écrire une un peu complète; il
fallut donc me contenter de ce que je pour-
rois puiser dans mes souvenirs. J’employai
plus d e quatre mois à ce travail. Je rappelai
dans la préface que, dans le cas où ce livre
tomberoit entre les mains d’un Russe ou d’une
personne qui comprît notre langue, elle devoit
observer que je n’avois eu à ma disposition
que les matériaux que ma mémoire avoit pu.
me fournir. T o u s les exemples que je citois
étoient pris dans les rapports respectifs de là
Russie et du Japon , et donnoient à entendre
que ces deux empires pou voient se rapprocher
et former entre eux des liaisons amicales.
Les Japonois furent enchantés de cette idée.Ils
traduisirent mon travail avec grand pla is ir, et
l ’eurent bientôt achevé, quoiqu’il composât un
bon volume. Teské et surtout Raba-Sadsouroo
tom prirent très-bien les règl es de la grammaire ;
il ne leu r manqua que du temps pour les apprendre
par coeur. Je traduisis aussi en russe
les dialogues qui se trouvoient dans la grammaire
françoise avec une version hollandoise,
parce qu’ils pouvoient se rvir à l’interprète
bollandois pour apprendre notre langue.
L ’académicien s’occupa de la traduction
d’un cours d’arithmétique publié à Sa in t-
Pétersbourg, en russe, pour les petites écoles,
et que Kodaï avoit apporté au Japon lorsqu’il
y rev in t avec Laxinann en 1 792. En e xp liquant
les règles de l ’arithmétique à l’académ
icien , nous remarquâmes qu’il étoit très-
versé dans cette science et qu’il désiroit avoir
les démonstrations dont nous faisions usage
en Russie. C u r ieu x de savoir jusqu’où s’éten-
doient ses connoissanees en mathématiques,
j ’entamai plusieurs fois des conversations