aussitôt arrêtés et jetés en prisoti, où ils languirent
six ans : enfin, après beaucoup d’éclair-
cissemens, on les mit en liberté et on les fit
reconduire dans leur patrie. Comme la loi
par laquelle les Japonois qui ont été dans les
pays étrangers sont exclus de toute 'espèce
d emplois n’existe pas dans la principauté de
Matsmai, Sarnpeï rentra au service du prince.
Après l ’attaque de Chvostoff, cette principauté
devint une province impériale; Sampeï
conserva néanmoins son emploi. Des Japonois
nous dirent que cette loi ne s’étendoit pas à
ceu x qui avoient été jetés sur la côte de la
Chine, et qu’elle n’étoit applicable qu’à ceux
q ui avoient vécu chez les chrétiens.
L a lettre de M. Roudakoff nous ayant
instruit exactement des détails dé ce .qui
s’étoit passé entre nos compatriotes et les
Japonois, Koumaddjéro nous apprit que ceu x
de ces derniers qui étoient revenus d’Ochotsk,
et entre autres Léonsaïmo ou Gorodsi; assu-
roient positivement que la Russie déclareroit
îa guerre au Japon, et que sa conduite pacifique
actuelle n’étoit que l ’effet d’une ruse
pou r tâcher d’obtenir notre liberté, et qu’ensuite
elle éclateroit. Il avouoit néanmoins
que Chvostoff et Dayidoff, après leur arrivée
à Ochotsk, avoient été arrêtés, et qu’ensuite
ils s’étoient enfuis; mais i l prétendoit qu’on
11e les avoit emprisonnés que parce qu’ils
n’avoient pas apporté autant de b u tin , ni
amené^prisonniers autant de Japonois, qu’on
s’étoit flatté d’en vo ir arriver. Il assuroit qu’ils
avoient agi d’après les ordres-du gouvernement
russe, parce qu’à Ochotsk personne ne
lu i avoit dit qu’ils eussent été arrêtés pour
leu r conduite coupable. Il disoit de plus que
toutes les marchandises japonoises, quoiqu’on
les eût d’abord mises sous le scellé, avoient
ensuite été vendues dans un magasin de la
compagnie d’Amérique.
Nous ne savions que trop que malheureusement
les Japonois disoient la v é r ité ; comment
les convaincre ensuite que la foiblesse
du commandant d’Ochotsk à l ’époque dont
ils parloient, et les malversations des employés
de la compagnie avoient occasionné
tout le mal? Comment nous y prendre pour
combattre les assertions de Léonsaïmo, e t
prouver que notre gouvernement n’avoit eu
nullement l ’intention de causer du tort aux
Japonois? Pour comble de contrariété, les
Japonois qui s’étoient sauvés du naufrage sur
la côte du &ajntschatka, et y avoient passé
T o m . II. |P