line traduction de Y Astronomie de Lalandet
et qu’un astronome européen demeure dans
la capitale, comme je l ’ai déjà dit.
Dans le mois d’aout 18 12 , une éclipse de
lune fut visible à Matsmaï. Les Japonais en
déterminèrent le temps d’après leur almanach,
et nous nous proposâmes de l ’observer pourv
o ir si leurs calculs avoient quelque exactitude.
Nous pensions alors qu’il en étoit de
cette nation pour les calculs astronomiques
comme d’un Hollandois, éditeur de l’almanach
du cap de Bonne-Espérance, qui annonçoit
une éclipse de lune pour le jour de la nouv
e lle lune. Les pauvres Hollandois passèrent
toute la nuit à regarder le ciel, et ne viren t
n i lune n i éclipse. Un inconvénient bien
différent nous empêcha d’observer l ’éclipse
calculée par les Japonois; le ciel resta entièrement
couvert. -
Je nje réserve de parler de l’état des sciences
chez les Japonois, quand je donnerai mes
observations générales sur ce peuple.
Teské et Koumaddjéro venoient ordinaire*
ment nous vo ir avec l’académicien et l ’interprète
hollandois. Us passoient ordinairement
la matinée avec nous, et souvent aussi l’après-
midi. La plus grande partie de ce temps étoif
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employée non à converser d’objets scientifiques,
mais à raconter toutes sortes d’anecdotes,
etc. Teské nous en apprit entre autres
quelques-unes qu’il tenoit du gouverneur
actuel et d’Arrao-Madsimano-Cami, et qui
sont assez curieuses. Quand ces deux magistrats
demandèrent à Léonsaïmo ou Gorodsi
comment les Russes l ’avoient traité, il parla
avec éloge et reconnoissance de M. N. T . Tros-
k in , gouverneur c iv il d’Irkoutsk; de M. T. G.
K a rd a s ch e v sk y , commandant du cercle d’Ia-
kou s tk ; de M. J. M in isk y , capitaine de vaisseau
et commandant du port d’O ch o tsk ,e t de
quelques autres personnes de notre connois-
sance. Quant au reste des Russes, Gorodsi
les traitoit comme uçl ramas de vauriens.,On
l ’interrogea ensuite sur ce qu’il pensoit du
gouvernement russe ; il répondit ainsi : oc L ’em-
« pereur de Russie est très-bon et trè s-
« affable; le peuple le chérit comme un p è re ,
« mais toutes les personnes chargées de fonc-
« tions publiques cherchent à le tromper et
« à engager des querelles et des guerres avec
a les états voisin s , afin de s’enrichir par ce
« m o y en (i)» . Il avoua que c’étoit des Japo-
(0 On reconnoît sans peine combien plusieurs des
observations de Léonsaïmo sont erronées. H suffit de