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« côte, et chercher, en quittant Matsmaï, à
« gagner une des Kouriles russes ou la côte
« de Tartarie. »— « Mais n’étoit-il pas v ra i-
« semblable qu’aussitôt après votre fuite , i l
« seroit expédié des ordres de tous les côtés
« pour surveiller rigoureusement chaque es-
« pèce de bâtiment ?»— « Nous nous y attente
dions ; cependant, au bout d’un certain
« temps, notre projet pouvoit réussir dans
« l ’endroit où on le soupçonnoit le moins. »--^
<c Votre premier voyage en venant ic i et vos
« promenades vous avoient fait connoître que
« Mastmàï est partout couvert de hautes monte
tagne s, et que , par conséquent, on ne peut
te pas aller v ite dans l ’intérieur ; quant au
«e bord de la m e r, les villages y sont si rap-
<e prochés et si peuplés, qu’ils présentoient
te un obstacle insurmontable aux progrès de
te votre marche le long de la côte ; tout votre
ee plan étoit par conséquent mal réfléchi et
« puéril. »— ee Nous avons pourtant marché
te pendant six nuits le long du rivage , et tra-
ee versé plusieurs villages sans que personne
ee nous ait aperçus : notre projet étoit très-
te ha sa rd eu x , c’est ce qui vous le fait trouver
et mal réfléchi et puéril ; mais nous pensons
et tout différemment. Notre position exctise
c m
te tout ; il ne s’offroit aucun autre moyen de
te retourner dans notre patrie.Rester dans une
et captivité perpétuelle et mourir en pr ison ,
te étoit l ’unique perspective qui sé présentoit
te à nous ; nous avions donc pris la ferme rë -
te solution d’a rriver dans notre pays, au risque
te de trouver la mort dans les bois ou dans les
c< flots! »— te Mais pourquoi gagner une forêt
te ou s’exposer sur mer pour y mourir? ne
ee peut-on pas tout aussi bien se tuer ic i ? »—
ee Ce seroit un suicide; au lieu qu’en risquant
ee notre vie pour recouvrer notre lib e r té ,
te nous pouvions compter sur l ’assistance d i- *
et v in e , et avoir une chance de réussir. »— •
te Si votre entreprise eût réussi, comment
te eussiez-vous parlé des Japonois à vos cornet
patriotes? » — « Nous eussions raconté tout
ce ce que nous avions entendu et v u , sans y
« rien ajouter et sans rien taire. » — ce Mais
te arrivant sans Mo o r, votre empereur vous
te eut-il lo u é d’avoir laissé un de vos comte
pagnons en arrière, » — ce Si M. Moor, étant
et malade, n’eut pas pu nous accompagner,
ee quoiqu’il en eût eu le désir, notre conduite
ce envers lu i eût certainement été inhumaine;
ce mais il avoit v o u lu rester au Japon.» —
et Savez-vous bien que si vous eussiez réussi