terminer, cette année même, des négociations
commencées si heureusement, afin de montrer
au x Japonois que les Russes savent tenir leur
parole.
Dans la nuit d u 1 6 septembre, nos interprètes
vinrent, de la part de leurs supérieurs, nous
surprendre par l ’agréable nouvelle qu’à -l’in s tant
on ven oit d ’apprendre que, le 15, l ’on avoit
v u , devant le cap E rm io , un grand bâtiment
européen à trois mâts. Ce cap forme le côté
occidental de la baie nommée par Rroughton
baie des volcans, a cause ‘de celui qui se trouve
dans le voisinage, et sur leq u e l est situé le
port d’Endormo ou Edomo, où M. Ricord
vou lo it entrer pour y prendre un pilote. Il n’y
avoit doncpasle moindre doutequece bâtiment
ne fut la Diane. Nous étions seulement fâchés
que les vents qui souffloient constamment de
l ’ouest, retinssent la corvette long-temps à
la mer le long d’une côte si dangereuse. Des
interprètes nous dirent encore que sur cette
nouvelle on ava it aussitôt expédié un courrier
au gouverneur, e t que très-probablement i l
alloit se mettre en route pour v en ir à Cha-
kodade.
Nous n ’entendîmes plus parler de la corvette
jusqu’au 21 septembre j ce jo u r - là , nous
apprîmes dans la soirée qu’à midi on l ’avoit
aperçue le long de la côte orientale de la
baie des volcans, et que l’on avoit observé
qu’elle s’efforçoit d’entrer dans le port
d’Edomo.
Cependant une quantité extraordinaire
"d’officiers de tous genres et de soldats que la
curiosité attiroit constamment près de n o u s ,
se réunit de tous les lieu x voisins à Chakodade.
Voyant un si grand nombre den ouveaux
visages, et nous rappelant aussi que l ’on avoit
é tab li, le long du rivage de la b a ie , des batteries
et des casernes n ouve lle s , que nous
avions remarquées en venant à Chakodade,
je soupçonnai que peut-être les Japonois
avaient le dessein de s’emparer, par ruse et
par force, de notre co rve tte , afin de se venger
de M. R ico rd , qui avoit retenu un de leurs
navires, événement dont plusieurs de leurs
compatriotes avoient été les victimes. Une
circonstance venoit à l ’appui de mes conjectures
: les ja p o n o is , dans leurs négociations
avec M. Ricord, n ’avoient pas dit un mot de
cet accident. Je demandai donc àT e sk ë pourquoi
un si grand nombre de soldats se ras-
sembloit à Chakodade, et ce que sîgnifioient
tous ces préparatifs : « Une lo i de l ’empire,