modes et sujettes à tourner; elles n’ont pas
d’étrier; on les place entre les épaules, car le
dos de l ’animal est trop fioible pour supporter
un poids un peu lourd.
A mon arrivée à Ochotsk, je trouvai la
Diane déjà pourvue des choses les plus in dispensables
; mais il étoit impossible de se
procurer les objets nécessaires à son équipement,
à cause des incommodités nombreuses
que le fleuve Ochota offre à plusieurs égards.
Malgré ces obstacles, je parvins, grâces à l’activ
ité de M. M in ilsky , à mettre la corvette
en aussi bon état qu’on eût pu le faire dans le
meilleur port de Russie. Je dois en témoigner
hautement ma reconnoissance à cet officier,
car il a par là beaucoup contribué au succès
de mon voyage. Il me donna aussi un détachement
de soldats de marine d’Ochotsk,
composé d’un sous-officier et de dixhommes,
ce qui renforça mon équipage; et, afin de diminuer
les dangers de la navigation que nous
allions entreprendre, il mit sous mes ordres
un b r ig , nommé le Sotik, qui fut commandé
par le lieutenant de vaisseau FiJatoff, un de
mes officiers; le P a u l , autre bâtiment de
transport, qui alloit chercher des approvi-
sionnemens au Kaintschatjka, fut mis sous
les ordres du lieutenant de vaisseau Iakout-
schkin, qui appartenoit aussi à mon état-
major.
Le 18 juille t 1812, étant prêt à appareiller ,
j ’embarquai sur la Diane s ix Japonois qui
avoient fait naufrage sur les côtes du Kamts-
chatka, et que je voulois ramener dans leur
patrie. Leur accident étoit arrivé la même
année que nos compagnons avoient été pris
en trahison par les Japonois; comme si la
providence eût Voulu que sur l’équipage entier
il ne se fû t sauvé qu’un nombred’homme
é g a la celui de nos compatriotes retenus eq
captivité. En jugeant des choses à la manière
européenne, rien ne nous sembloit plus facile
que de fai re Un échange d’ho m me pou r homme;
mais la suite montrera combien, sur ce point
comme sur beaucoup d’autres, les lois japo-
noises différent des nôtres.
Le 22 ju ille t, à trois heures après m id i,
nous partîmes en compagnie du Sotik. Mon
projet étoit d’aller à Kounaschir par la route
la plus courte en passant, soit par le canal du
P ic , soit par le détroit de Tries. Il ne nous
arriva rien de remarquable durant cette traversée,
sinon que nous courûmes un grand
danger. Le 27 ju ille t , vers m idi,l’atmosphère^
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