Ces deux officiers avoient apposé leur cachet,
sur la pièce originale (i).
cc L e présent a été traduit par les sous-
« signés.
cc Mo u r a c am i T e sk é .
cc V e k a r a K o um a d d je r o . »
Quand nous eûmes fait la traduction de ce
papier, Teské nous déclara', de la part de ses
chefs, que son contenu ne de voit pas nous
donner lieu de penser que les Japonois
eussent un si souverain mépris pour la re ligion
chrétienne, qu’ils regardassent comme
pervers et abjècts tous les hommes qui en
faisoient profession. A u contraire, ils étoient
persuadés que dairs tout pays et dans toute
religion il y a des hommes v e r tu eu x et
d’autres v ic ie u x ; les premiers avoient to u -
dicales qui nè croissent pas au Japon, et pour connoître
ce qui passe dans d’autres pays.
(1) Tout Japonois porte sur lui son cachet, qu’il appose
quelquefois au lieu de signature. Quand un soldat,
par exemple, a lu l ’ordre de ses ehefs, qui est ordinairement
écrit sur des morceaux de papier très-longs, il
faut qu’il y applique son cachet pour montrer qu’ il l ’a
lu , et pour qu’il ne puisse pas ensuite s’excuser sur ce
qu’il ne le connoissoit pas.
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jours des droits à leu r affection et à leu r respe
ct, n’importe à quel culte ils fussent attachés;
quant au x derniers, ils les haïssoient
et les méprisoient. Quant au x lo is rigoureuses
portées contre le christianisme, elles étoient
dues au x maux affreux soufferts par les Japonois,
dans la guerre civile qui éclata après
l ’introduction de cette religion dans leu r
empire.
Quelle que soit l ’opinion que les Japonois
ont réellement des chrétiens dans le fond du
coe u r , cette déclaration leu r fait un honneur
infini.
Sur ces entrefaites, O tak i-K o ëk i, ce même
officier qui commandoit à Kounaschir lorsque
M.- Ricord y v in t d eu x fo is , arriva aussi à
Matsmaï. I l nous rendit visite aussitôt, et
nous surprit par le changement de ses manières
à notre égard. I l étoit poli et affable; i l
s’informa de notre santé, et nous félicita sur
notre prochain retour dans notre patrie,
Teské nous d it, à cette occasion, qu’Otaki-
K o ë k i, par la nouvelle de notre mort qu’il
avoit donnée à nos compatriotes l’automne
précédent, aurait pu réellement nous perdre
à jamais ; mais que la dernière fois que notre
corvette avoit paru devant K ouna schir, il