n ou s , que son père fut obligé de l ’envoyer
chercher deux fois; il ne nous quitta pourtant
que lorsqu’il crut nous avoir complètement
tranquillisés.
D eu x ou trois jours après l’arrivée du gouv
e rn eu r , Koumaddjéro nous notifia, de la
part de Sampeï, premier fonctionnaire public
ou guinmiyagou, que nous eussions à enseig
n e r , au savant et à l ’interprète hollandois
arrivés de la capitale, le russe et tout ce qu’ils
désireroient apprendre, cc II est singnlier®, ré-
cc pondis-je à Koumaddjéro, que le bounio,
« sans nous avoir vus et sans nous avoir fait
cc connoître ce que le gouvernement japonois
cc a résolu sur notre compte, ordonne que
cc nous instruisions des hommes qui sont en-
cc vo yé s ici'de la capitale. » — Je demandai à
M.M o or , à travers la cloison, ce qu’il pensoit
de cette proposition; il me répondit en ces mots:
cc Rien ne pourra me déterminer à instruire
cc les Japonois, jusqu’à ce que le gouverneur
cc nous ait fait connoître la décision prise
cc sur notre affaire ; mais, dès que cette décla-
cc ration a rrive ra , j ’y travaillerai volontiers
cc nuit et jour. » Je lui conseillaide s’occuper
« d’eu x au moins pendant quelques h eu re s , en
attendant l ’arrivée de nos bâtimens; alors,
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apprenant les intentions des Japonois sur notre
compte, nous pourrions prendre d’autres
mesures. M. Moorrne voulu t nullement entendre
à cette ouverture. Ne pouvant deviner
le motif de cet entêtement, je crus qu’il vo u -
loit se rapprocher de nous, et faire oublier
sa conduite précédente; mais l’énigme se débrouilla
autrement.
Koumaddjéro nous quitta donc sans avoir
obtenu de réponse. Quelques jours après,
l ’on me conduisit au château avec M. Moor ;
les deux premiers magistrats nous notifièrent,
en présence de plusieurs de leurs co llègu es,
qu’ils avoient reçu ordre de correspondre avec
les commandans des vaisseaux russes qui
pourroient paroître sur les côtes du Japon,
et de demander que le commandant en ch e f
du gouvernement ou du district russe le plus
voisin donnât une déclaration sur la conduite
de Chvostoff. t e dessein des magistrats étoit
en conséquence d’expédier au x principaux
ports des possessions japonoises dans le nord,
tels que K oun a schir, I touroup, Saghalien,
A tk is et Chakodade, des lettres contenant cette
demande. Ils ajoutèrent que c’étoit à nous ,
conjointement avec Teské et Koumaddjéro,
à traduire la dépêche écrite en japonois, et
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