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l ’h iv e r , parloient très-mal des Russes. Tant
qu’ils avoient demeuré chez un prêtre à
Nischny-Kamtsehalsk, ils avoient été très-
contens; mais quand on les eut transportés
de là dans le village kamtschadale de Malka,
ils n ’eurent pour &mte nourriture que du
poisson sec, et à peine leur donnoit-on de
quoi cou vrir leur nudité. Nous apprîmes
ensuite que le gouverneur civil d’Irkoutsk
avoit fixé une somme considérable pour leur
entretien; mais comme on étoit à peu près
sûr que les plaintes des pauvres Japonois
n ’arriveroieut pas jusqu’à Irkoutsk, le Toïon
ou l ’ancien du village de Malka avoit v ra isemblablement
employé l’argent à un autre
usagé.
Dans les premiers jours de novembre,
on nous conduisit de-nouveau au château,
M. Moor et moi. Les doyens des magistrats
nous montrèrent un certificat que M. Mi-*
n it z k y , capitaine de vaisseau et commandant
d’Ochotsk, avoit délivré à Léonsaïmo. Fidèles
à leur habitude, les Japonois s’excusèrent de
ne nous avoir pas fait voir cette pièce plus
tô t , sur la bêtise de Léonsaïmo, qui l’avoit
gardée si long-temps sans en parler à personne.
Mais nous connoissions trop bien les
gens a qui nous avions affaire, pour ajouter
la moindre foi a ce conte; et nous savions
d ailleurs que les Japonois revenus sur la
Diane n’auroient pas pu tenir secret le papier
lep lu s insignifiant, et encore moins une pièce
officielle revetue du sceau de la couronne, et
dont ils ne devoient pas ignorer le contenu
même avant de partir d’Ochotsk. Ce certificat
déclaroit, entre autres, que Chvostoff avoit
agi de son chef et s’étoit par là attiré l ’an i-
madversion dii gouvernement; en outre que
Léonsaïmo et ses camarades s’étoient enfuis
deu x fois d’O chotsk, sans attendre l ’ordre de
retourner dans leur patrie qui étoit arrivé
aussitôt après leur seconde fuite. M. M in itzk y
fimssoit par témoigner sa satisfaction de la v
bonne conduite de Léonsaïmo pendant tou t
le temps qu’il étoit resté à Ochotsk. Cette
pièce fu t envoyée en original à Iédo avec
notre traduction.
Cependant les Japonois qui revenoient de
Russie a r r iv è ren t,le 8 novembre, à Matsmaï,
et furent logés dans la maison dont nous
nous étions évadés. On leur adressa beaucoup
de questions. Koumaddjéro, qui avoit assisté
à l’interrogatoire, nous répéta ce qu’il nous
avoit déjà d ity que ses compatriotes par