envoyée dans la caisse dont il a été queStioft
précédemment, étoit écrite en japonois avec
une traduction russe. J’en donnai à Caki un
reçu en forme qu’il devoit rapporter à K o u naschir
; e t , d’après son con seil, je déclarai
que j’étois prêt à partir pour Chakodade , si
l ’on vouloit m’accorder la faculté d’y entamer
avec deux Japonois les premières négociations.
Caki prit sur lu i d’exposer au commandant
le contenu de cet écrit. Le soir,
nous le ramfenâmes à terre.
Le lendemain , il revint malgré la pluie. I l
me raconta que le commandant avoit trouvé
ma demande très-raisonnable , n’avoit pu
néanmoins rien décider à cet égard, et avoit
en conséquence envoyé malettre a Matsmai,
par un e x p r è s , de même que celle que je
lu i avois écrite le premier jou r de mon
arrivée. Caki me dit qu’a Matsmai il se trou—
v o it des interprètes ru sse s, et m’assura que
l ’exprès seroit de retour dans vingt jours.
Ces circonstances de bon augure'me décidèrent
à attendre la réponse du gouverneur de
Matsmaï, qui étoit pour nous de la plus haute
importance. Pour mettre le temps a p ro fit,
j ’eus envie de faire une reconnoissance exacte
de la baie de la Trahison ; il falloit pour cela
que mes ' canots pussent la parcourir dans
tous les sens. J’en demandai la permission au
commandant de Kounaschir : i l me la refusa
tres-poliment,en alléguant que ses instructions
s y °pposoient; ajoutant que, sous quelque prétexte
que ce put être , nous ne devions aller
qu’au ruisseau où nous emplissions nos barriques,
et aux conditions convenues. Il fallut
du moins nous contenter de ce que le refus
étoit tourné avec politesse. Cependant Caki ne
manquoit pas de v en ir tous les Irois jours
nous donner des nouvelles. Ses matelots
nous apportoient quelquefois en son nom
des poissons que je partageois toujours également
entre mon équipage. I l avoit sévèrement
défendu à ses gens de rien recevoir
comme paiement, et nous prioit d’excuser
sur la mauvaise pêche la petitesse du don.
En e ffe t, pendant tout le temps que nous
fûmes là , nous ne reçûmes que dix-sept
poissons. La première visite qu’il nous f i t ,
et ce to it un vrai jour de fête pour nous
quand il venoit nous v o i r , eut lieu le i4
juille t. Je lu i dis en confidence qu’ayant lu
plusieurs fois la lettre de Matsmaï avec beaucoup
d attention , j ’étois extrêmement surpris
de n’y pas trouver la moindre mention
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