visiorje, quitta le rivage en même temps que
nous. Pendant que nous'allions de la douane
a la chaloupe, tous les Japonois que nous
connoissions, et d’autres que nous ne con-
noissions pas, nous dirent adieu et nous souhaitèrent
un bon voyage.
Le s officiers et tout l ’équipage de la Dianô
nous reçurent avec la même joie ou plutôt
le meme enthousiasme qu’ils auroient pu
manifester en revoyant des frères et des àmis
intimes après des événemens semblables à
ceu x qui s’étoient passés. Quant à nous q u i,
après une captivité de deux ans, deux mois
et v in g t - s ix jo u r s , durant lesquels nous
n ’avions entrevu que depuis six mois l ’espérance
de retourner dans notre patrie, n o u s '
retrouvions enfin sur un vaisseau de guerre
de 1 empereur notre souverain, au milieu de
compatriotes avec lesquels nous avions fait
pendant cinq ans un voyage long, périlleux
et fatigant, et auxquels les liens de la plus
intime amitié nous attachoient; nous éprouvions
des sentimens que l’on peut bien se figurer
, mais qu’il est impossible de décrire.
CHAPITRE XII.
Visite de plusieurs Japonois à M. Golovnin à Lord de la
Diane.— Les Russes leur font accepter quelques cadeaux.—
Départ de la Diane.— Motif de la conduite
des Japonois en délivrant les Russes.— Arrivée de la v
corvette à Avatcha.— Mélancolie de M.Moor.— Sa fin
malheureuse.— On lui élève un tombeau.— M. Golovnin
quitte le Kamtschatka.— I l arrive à Saint-Pétersbourg.—
Il apprend qu’il est élevé en grade et que
tout son équipage a obtenu des récompenses de l ’empereur
Alexandre.
D ’après le titre de cet ouvrage, je devrois
terminer ma relation avec le chapitre précédent
; cependant les événemens qui font la
matière de c e lu i-c i, sont tellement liés à ceu x
de notre captivité au Japon, qu’il est impossible
de les en séparer; ainsi j ’espère que le
lecteur ne regardera pas cette espèce de supplément
comme un hors-d’oe uvre.
Dès que nous fûmes à bord de la Dian e , la
chaloupe du gouverneur retourna à terre.
M. Ricord en profita pour ren voy e r le Japo