( 4o2 y
boreroit lin pavillon blanc sur la montagne
v o is in e , et que l ’on nous enverroit Tacataï-
Caki. On n’avoit pas pu le faire partir en
même temps que la le ttre , parce que l ’on
n’avoit pas la permission du gouverneur de
Matsmaï. À sa place, on nous avoit expédié
Léso, matelot expérimenté, en qui nous devions
avoir toute confiance, parce qu’il étoit
bon pilote. Cette lettre répondoit à une autre
que j’avois écrite le premier jou r de notre
arrivée aux autorités japonoises, et dans la quelle
j ’avois témoigné quelques doutes sur
leu r sincérité, parce qu’au lieu de m’env
o y e r Tacataï-Caki, comme on me l ’a vo it
promis, on du moins quelque autre personne
de considération, l’on ne m’avoit dépêché
qu’un simple matelot. Sur la lettre de mon
capitaine, je consentis à prendre Léso pour
pilote.
A y an t rempli sans aucune peine toutes
mes barriques v ide s, et m’étant pourvu de
ce dont j’avois besoin, je partis à d ix heures
de la baie des Volcans. Le lendemain , a huit
heures du soir, nous aperçûmes des feu x sur le
cap qui étoit devant nous, et en plusieurs endroits
de la côte de Matsmaï ; il y en avoit un surtout
qui étoit très-grand et très-clair. Bientôt
( 4o3 )
arriva un baïdar portant le pavillon blanc et
deux lanternes allumées. A bord se trouvoit
notre ami Tacataï-Caki. La joie de se revoir
fu t égale des d eu x côtés. Ses voe u x et les
nôtres alloient bientôt être remplis. Il venoit
par ordre du gouverneur de Matsmaï pour
nous conduire dans le port de Chakodade,
et étoit accompagné d’un officier de ce p o r t,
chargé de l ’aider. D’après le conseil de ces
deu x japonois, nous jetâmes l ’ancre, à n eu f
heures du so ir, dans un lieu que les Japonois
nomment Iamasi-Tomouri, et qui est
le mouillage ordinaire des bâtimens auxquels
le vent d’est ne permet pas d’entrer dans le
port. Après avoir terminé les travaux les p lus
essentiels, nous nous hâtâmes, avec autant
d’impatience que de plaisir, de nous entretenir
avec. C ak i; nous pûmes bien m ieux jouir
qu’auparavant de sa conversation, ayant avec
nous l ’interprète Kisseleff.
Notre première question fu t relative à nos
compatriotes. Caki répondit qu’ils se tro u -
voient à Chakodade, et que Cattori-Bingono-
Cami étoit arrivé dans cette v ille pour finir
les négociations, et nous remettre les prisonniers.
Nous parlâmes long-temps. Entre
autres n ou v e lle s , nous lu i donnâmes celle