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sol a ment n’avoir rien à faire avec nous. Ifëffii
cette le ttre , je les blâmois d’avoir agi d’une
manière déloyale, en tirant sur utf canot non
armé, et je leur adressois d’aufres reproches,
usant envers eu x d’expressions menaçantes.
Je leur disois aussi qu’aucun officier ne pou -
v o it , sans y être autorisé par le gouvernement,
commericer des hostilités, à moins que ce ne
fût pour sa défense ; qu’en conséquence je ne
me vengerois pas de leurs procédés honteux,
non par crainte, mais parce que je n’osoispas
me porter à une telle extrémité sans le consentement
de mon empefèur. La dernière partie
de cette lettre étoit bien propre à mettre notre
façon"de penser dans son vrai jo u r , mais la
première ne pouvoit manquer d’irriter l ’orgueil
des Japonois. M. Moor, qui connoissoit
le contenu de cette le ttre , leu r en fit part. On
]a conservoit avec nos autres effets ; aussitôt
on la chercha, Teské reçut Tordre de la trad
u ire , M. Moor lu i expliqua toute la le ttre ,
et Teské remarqua que plusieurs mots et
même des lignes entières étoient effacés. 11 profita
de cette circonstance pour notre avantage,
ra y a tous les mots q u i pou voient choquer le
gouvernement japonois, et ne traduisit que
ce qui pouvoit Servir à notre justification, dé-
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cîarant que le reste étoit indéchiffrable. Si cette
lettre eût été écrite au net, i l n’eût pas p u
avoir recours à ce subterfuge.
Le 9 ju i lle t , l ’on nous mena au château. Les
deu x gouverneurs étoient présens. Le n o u -
veauhounionous adressa ces paroles : «Comme
« vous vous êtes enfuis seulement pou r r e -
« tourner dans votre p a tr ie , et non pour faire
« aucun tort aux Japonois, j’ai ré so lu , avec
« l’approbation de mon collègue, d’adoucir
« votre position , parce que je suis persuadé
« que vous ne prendrez pas une seconde fois
« un parti semblable, et que vous attendrez
« patiemment la décision de l ’empereur d u
« Japon. Quant à nous, soyez bien persuadés
« que nous ferons tout ce qui sera en notre
<c pouvoir pour vous procurer votre liberté. »
Il avoit à peine achevé ces mots, que l ’on nous
ôta nos liens. Nous n’avions presque pas eu le
temps de remarquer que les soldats assis derrière
nous les dénouoient, et se tenoient prêts
à les enlever dans un clin d’oeil. Ensuite l ’an cien
gouverneur nous assura qu’il conserve -
roit toujours les mêmes sentimens de bienveillance
pour n o u s , et q u e , malgré son absence
, il s’intéresseroit à nous comme aupa