CHAPITRE III ET DERNIER.
M. Ricord arrive dans la baie des Volcans.— Un pilote
japonois vient à bord de la Diane.— Lettre deM. Golovnin.
■— Takataï-Caki conduit la corvette dans le
port de Chakodade.— Précautions des Japonois envers
les bâtimens étrangers. — Description du port de
Cbakodade. — Curiosité des Japonois pour voir la
Diane.— M. Ricord remet une partie de ses dépêches
a Caki et annonce qu’il ira à terre. — Discussion sur
le cérémonial à observer.— Entrevue avec les deux
premiers conseillers du gouverneur de Matsmaï.-—
M. Ricord retourne à terre et s’entretient avec son
capitaine.— Caki présente son fils aux Russes.-—I l fait
ses générosités à l ’équipage.— M. Golovnin est remis
à M. Ricord et revient à bord de la corvette,— Joie de
l ’équipage.— Foule de curieux.— Les Russes font leurs
adieux et p ar ten t.— Arrivée au Kamtscbatka.— La
Diane déclarée hors de service. — Regrets sur la fia
déplorable de M. Moor.
L es vents du sud qui régnoient le long de
la presqu’île de Saghalien et qui nous étoient
contraires, ne nous permirent d’arriver aux
côtes de Matsmaï qu’en ving t jours. Le 10 sep-
( 597 )
tembre, nous entrâmes dans la baie des V o lcans
, où se trouve E dom o , port très-sûr que
j ’avois choisi pour y mouiller. En approchant
du cap qui ferme la baie, nous vîmes des
maisons et des hommes. Encore s ix heures
de bon vent, et nous aurions abordé au port ;
mais sur m er, comme on le sait, il est impossible
de jurer de rien. A l ’approche de la
n u it , le vent contraire se renforça, et finit
par se changer en une tourmente q u i, le len demain
matin, noiis éloigna de nouveau de la
côte. On étoit alors dans Féquinoxe, époque
à laquelle les coups de vent soufflent avec
plus de violence dans tous les parages du
monde, et surtout dans ceux où nous nous
trouvions. Nous commencions à douter s’il
nous seroit possible de rester, durant cet
automne, le long des côtes du Japon. Je résolus
, si je ne pouvois en v en ir à b o u t, de ne
pas retourner au Kamtschatka, où la longueur
de l ’h iv e r m’auroit fait perdre trop de tem p s ,
et d’aller me reposer pendant trois mois au x
îles Sandwich pour revenir aux côtes nord
du Japon, au mois d’a v r i l , saison où la navigation
seroit rouverte dans ces mers. Je fis
part de ce dessein à mes officiers ; mais je reçois
l ’exécution au premier octobre. 11 fallut