sité pour vo ir le bâtiment étranger. Comme
nous désirions aller dans le port d’Edomo,
visité en 1796 par le capitaine Broughton,
nous priâmes ces Japonois de nous y conduire.
Probablement ils n’en avoient pas la
permission, car iis nous quittèrent. Nous espérions,
à l ’aide de la description donnée par
Brougbton ( 1 ) , pouvoir trouver le port sans
le secours de ces gens; et nous fîmes route,
par v en t d’est, pour y arriver. Vers m id i,
nous aperçûmes un village assez grand, e t ,
sur les hauteurs , des batteries tendues d e -
toffes rayées. Un baïdar portant treize K o u riles
v e lu s , à qui les Japonois donnent le
nom d’Aïnos, partit du village, et v in t 'à la
cor vette.Il y avoit a bord un Japonois, nomme
L é so , un de ceux qui avoient été menés au
Kamtschatka avec Tacataï-Caki, et que nous
avions mis a terre a Kounaschir. I l me dit
qu’en conséquence de l’arrangement conv
enu dans la rade de cette î l e , -il avoit ete
envoyé par le gouverneur de Matsmaï pour
nous servir de pilote, et nous conduire à
Chakodade. Il me demanda si je n avois pas
besoin de quelque chose, ajoutant que les
( , ) Voyez Voyage d é Brougbton, T . I , p. i 4o.
autorités du lieu où nous étions avoient
ordre de nous fournir tout ce qu’il nous faudrait.
Comme nous manquions d’e a u , je profitai
de l ’offre qu’on nous faisoit pour env
o y e r à terre cinquante barriques v id e s , et
je mouillai par onze brasses, fond de vase.
Le lendemain, le même baïdar rev int
d’Edomo , nous apportant nos barriques
pleines, et, en outre , du poisson frais et des
raves dont le commandant nous faisoit cadeau.
Nous lu i en fîmes faire nos remer—
cîmens, et nous envoyâmes encore v in g t
barriques qui furent rapportées le soir. Nous
profitâmes du beau temps pour réparer notre
grément, qui avoit beaucoup souffert de la
tempête, et pour tout mettre en ordre. L e
lendemain, on remplit encore des barriques;
et nous reçûmes de nouveau une si grande
quantité de poissons et d e 'ra v e s , que tout
l’équipage en eut suffisamment. Toutes nos
instances pour engager les Japonois à accepter
■le paiement de ce qu’ils nous fournissoient ,~
furent inutiles.
L e 26, dans la matinée, le baïdar nous
apporta une lettre écrite de Chakodade par
M. Golovniu, pour nous annoncer que, lorsque
nous paraîtrions devant ce port^ on a r -
T om. II. a 6