pléer. Je remplaçai cet officier a bord d e là
corvette par M. Filatoff, qui avoit commande
le brig le Sotïk. Je dois d ir e , en passant, q u e ,
durantla tourmente que nousessuyâmesl’au-
tomne dernier près de K o u n a s ch ir , nous
avions été séparés du brig, qui ensuite fit naufrage
sur les côtés du Kamtschatka. L ’équipage
et une partie de la cargaison furent
sauvés par l ’activité de M. Filatoff.
L e 6 mai, nous nous frayâmes un chemin
au travers de la glace, et nous conduisîmes*
la Diane sur la rade d’Avatcha, d’ou nous
sortîmes le 23. Après une traversée heureuse
de vingt jour s, nous mouillâmes dans la baie
de la T rah iso n , à la même distance du fort
japonois que l ’année précédente. D’après le
conseil de C a k i, ses deux matelots eurent
ordre de se préparer à aller à terre. Le fort
étoit, comme les années precedentes, tendu
d’étoffes rayées. On ne tira pas ; nous n aperçûmes
pas à terre une seule créature vivante.
Les matelots, avant leur départ, vinrent me
trouver dans la chambre, me remercier et
recevoir les commissions de leur natschal-
n ik pour Kounaschir. A cette occasion, je
demandai à Caki s’il avoit chargé sesmatelots
d’apporter des nouvelles détaillées de. nos
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camarades, et s’il garantissoit leur retour,
cc Non», répliqua-t-il. — Je fis un signe de
surprise.— cc Nos lois ne te sont-elles pas con-
« nues », ajouta Caki. — « Je ne les connois
cc pas. toutes», lu i dis-je; cc mais s’il en est
cc ainsi », continuai-je, en me tournant vers
les matelots, cc dites de ma part au comman-
<c dant de Kounaschir que s’il vous relient de
cc force, et que s’il ne me fait parvenir a u -
cc cune n o u v e lle , j’emmenerai avec moi votre
cc natschalnik à Ochotsk, et que de ce port
cc on expédiera, dans le courant de l ’an n é e ,
cc plusieurs bâtimens de guerre pour exiger
cc à main armée la liberté des prisonniers,
cc Je ne donne que trois jours de délai pour
cc avoir une réponse. »
A c e s mots,Tacataï-Caki changea de visage;
il me dit néanmoins avec assez-de tranquillité
: cc Commandant du bâtiment impé rial,
cc (c’étoit ainsi qu’il m’appeloit dans les occa-
c< sions importantes), tu te mets en colère,
cc T o n message au commandant de Kouna-
« schir renferme beaucoup de choses, mais
cc bien peu d’après nos lois. Vainement tu
«c menaces de me transporter à O chotsk. Si mes
« matelots sont retenus à te rre , deux mate-
cc lots ni deux mille matelots g ne pourront