ramasse des tas de bois auquel 011 met le feu»
L e criminel est ainsi brûlé lentement, et pér
it d'une mort affreuse. Ensuite on éteint le
f e u , on cloue au poteau une planche où sont
inscrits le nom e l le crime du malfaiteur dont
le corps est exposé au x bêtes féroces et aux
oiseaux. Les lois japonoises classent l ’incendiaire
immédiatement après le parricide.
Les officiers c iv ils et militaires, ainsi que
les soldats, o n t, pour les cas cfincendie, un
habillement particulier que nous vîmes dans
l ’occasion dont je viens de parler. Il ressemble
entièrement à leu r habit de guerre; il consiste
en une cuirasse, des brassarts, etc., faits d’un
cu ir léger et v e rn i, afin qu’il n’incommode
pas par son poids, et que les étincelles ne
puissent pas faire de mal à ceux qui travaillent
à arrêter le feu. Sur la cuirasse est marqué le
grade ou la dignité de ce lu i qui la porte.
Éteindre un incendie, est regardé chez les Ja-
ponois comme un acte extrêmement glorieux
et signalé. Vo ilà pourquoi, dans la capitale ou
différens corps de troupes sont en garnison ,
le commandant de celles qui ont les premières
commencé à travailler à l’extinction du f e u ,
dresse son drapeau pour que celles qui vien-
clroient ensuite ne prennent part à la besogne
•
que lorsque l ’on requiert leur aide. Dans les
autres circonstances,celaseroitregardé comme
une grande insulte. Jadis ces accidens occa-
sionnoient fréquemment des duels et même
des combats entre les princes et les grands.
Aujourd’hui cet abus a cessé. Cependant il
survient encore assez souvent des querelles
entre les officiers qui v eu len t mutuellement
s’arroger l’honneur d’avoir éteint un incendie.
L e 27 septembre, dans la matinée, le gouv
ern eur arriva. Dans la soirée, la Dian e s’approcha
du port; on envoya aussitôt à sa ren - ■
contre Tacataï-Caki avec le commandant du
p o r t, parce que le dernier connoissoit m ieu x
les localités. L ’approche de la nuit ne permit
pas de faire entrer la corvette dans le p o r t ,
et elle mouilla en dehors dans un endroit sûr.
L e commandant du p o r t, de retour à te r r e ,
v in t dans la nuit nous faire part de toutes ces
circonstances.
L e lendemain, la Diane entra dans le port,
malgré le v en t contraire, à la grande surprise
des Japonois. Des fenêtres d’une petite chambre
où se trou vo it notre baignoire, nous vîmes
lo u v o y e r notre corvette. La baieétoit couverte
de canots ; tous les lie u x élevés dans la v ille
et en dehors étoient remplis de spectateurs