CHAPITRE' XI.
Les Paisses reconduits dans la maison qu’ils avoient habitée
avant leur fu ite .- J o ie et félicitation des Japo-
nois. Les Russes écrivent une lettre de remercîment
au gouverneur.— Ils partent de Matsmaï.— Arrivée à
Chakodade.— Occupation des Russes avec le savant et
les interprètes jap on o is .-D é c lara tion du gouvernement
japonois remise à M. G o lo v n in .-Q n apprend
I arrivée de la Diane sur les côtes de Ma tsmaï — Inquiétudes
de M. Golovnin. — La Diane entre dans
e port de Chakodade. — Lettre du commandant
d Ochotsk aux délégués du gouvernement japonois.—
M .R ic o rd , commandant de la Diape> vient à terre.
Lettre du gouverneur d’Irkoutsk au gouverneur de
Matsmaï.— Entrevue de M. Golovnin avec le japonois
Tacatai-Caki. — On annonce aux Russes qu’ils vont
être mis en liberté.— Entrevue de M. Golovnin et de
M. Rieord.— Les Russes sont menés devant le gouverneur;
il leur déclare qu’ils sont libres et les félicite.—
Félicitations d’un grand nombre de Japonois..
— Les Russes délivrés retournent h bord de la Diane,
A u sortir du chateau, l ’on nous conduisit
dans la maison où nous avions demeuré avant
notre fuite; mais elle étoit toute changée, et
on l’avoit très-bien arrangée. Auparavant,les
palissades qui l’entouroient, et derrière lesquelles
se te n'oient toujours des soldats armes,
luidonnoient l’air d’une prison ; ces palissades
avoient disparu; nos gardes n’avoient plus ni
fusils ni flèches. Les Japonois me donnèrent
une très-jolie chambre;AI. Moor et M. Chleb-
nikoff en partagèrent une autre; les matelots
ét Alexis en eurent aussi une'pour eux. Nôtre
nourriture fut sans comparaison bien meilleure.
Nous étions servis dans de la belle vaisselle
de laque; elle nous étoit apportée pardes
jeunes gens bien vêtus qui nous montroient
les plus grands égards.
A peine avions-nous pris possession de
notre nouveau logement, que plusieurs employés
du gouvernement, suivis de leurs en-
fans, vinrent nous vo ir pour nous féliciter
et nous faire leurs adieux. Plusieurs noiis
remirent des cartes pour prendre congé, que
les interprètes leur avoient écrites en russe.
Elles contenoient la formule usitée et l ’e x pression,
du souhait que notre voyage fu t
heureux. Enfin le ch e f des négocians ou le
inaire, accompagné de ses deux adjoints, v in t
aussi, et nous apporta une boîte de confitures