inutile d entrer dans aucun détail sur ce sujet.
La forme du rescrit remis à Laxmann prouve
que l ’on n’avoit pas été très-content de sa conduite.
Néanmoins sa mission réussit, et il obtint
la permission d’aller â Nangasaki pour négocier,
ce qui prouve que le gouvernement ja -
ponois avoit Je projet de lier des relations de
commerce avec nous, et même le souhaitoit.
Les interprètes se mirent à traduire en russe
les papiers que l ’on devoit délivrer tant à
M. Ricord qu’à nous, lorsque nous serions
nus en liberté. Le premier se trouvera à la
fin de la relation de cet officier. Y o ic i une
copie exacte du second :
<c Traduction en russe. »
« Notification. »
« Les guinmiyagous, premiers commandans
<c après le gouverneur de Matsmaï,
« Un bâtiment russe v in t à Matsmaï il y a
« v ing t-deu x ans , un autre à Nangasakiil y a
« onze ans. Q uoique, à ces deux époques, on ait
cc clairement fait connoître la loi de notre pays,
« nous croyons néanmoins que de votre part
« l ’on ne nous a pas bien compris, à cause de
<c la grande différence de nos langues et de nos
« écritures, respec tives^). Comme, açtuefle-s
cc ment nous vou s avons retenus chez nous %
cc nous avons pu facilement vous faire ean-
cc noitre nos usages invariables. En causé-,
cc quencC) lorsque vous retournerez enRus&iej
a instruisez les commandans des cotes du,
a Kamtschatka, d’Oçhotsk et autres de la de*
cç claration de notre gouverneur (a),afin qu’ils
cc connoissent la loi du Japon , concernant les
cc navires étrangers qui abordent chez n o q s ,
» et qu’à l ’avenir U n’arrive plus de votre,
cc part d’infraction de cette espèce.
cc Dans notre pays, la religion chrétienne
cc est sévèrement défendue \ ainsi les naylre$
ci européens, ne sont soufferts qu’a Nangasakij
cc partout ailleurs, il§ sont chassés à coups
cc de canon. Au reste, cela n’a pas lie u sens
cc lement pour les bâtimens russes, Çela n’est
(1) En traduisant ce passage, Teské se prit à r ir e , et
avoua franchement que ce n’étoit qu’une feinte, afin
d’avoir un motif de nous relâcher sans enfreindre les
lois. Le gouvernement savoit très-bien que Laxmann et
Eesanoff avoient corfipris parfaitement tout ce qq’il leur
avoit fait notifier- A cette occasion, T e s té nous assura
que, dans les affaires de ce g en re , les Japonois sont passés
maîtres, et savent changer le blanc en noir.
(2) Pièce qui devoit être délivrée à M. Ricord.