ques-uns,de mes compagnons. (C Pourquoi,
te disoient-ils, les Japonois désirent-ils que
« le commandant en second de la corvette
ce vienne les tro u v e r , eu x qui ont déjà joué
« un si vilain tour au commandant en chef. »
-— Nous attendîmes avec une crainte et une
impatience sans égale la fin de celte entrevue.
L e 3o septembre fut le jour fixé. Pendant
qu’elle avoit lieu , des Japonois nous apportèrent
des portraits de nos officiers et de nos
i matelots, grossièrement dessinés et très-peu
ressemblans, qui venoient d’être tirés à l’instant
; ils prétendoient que l ’interprète avoit
le visage japonois, et que c’étoit certainement
u n de leurs compatriotes vêtu à la russe ;
nous ne savions pas nous-mêmes qpi était ce
Kisseleff. Quand les interprètes nous traduisirent
la lettre écrite d’Edomo par M. Ricord
et mise en japonois par Kisseleff, ils nous
demandèrent ce que c’étoit que cet homme.
Nous jugeâmes que c’étôit un habitant d’I r -
k o u tsk , à qui les Japonois , qui demeurent
dans cette v ille , avoient appris leur langue.
L a conférence finie, les interprètes vinrent
nous apporter la permission du gouverneur
de monter au second étage de notre maison,
pour Voir M. Ricord retourner à bord de la
Diane. Nous aperçûmes la chaloupe de parade
du gouverneur, qui portait trois pa v illon s ,
le japonois, le pavillon des bâtimens de
guerre russes, et le pavillon blanc, signe de
paix, se rendre à bord de la Diane. L ’éloigne-
ment nous empêcha de distinguer les personnes
qui s’y trouvoient. Sa grandeur la fai-
soit plutôt ressembler à une galère qu’à une
chaloupe.
Avant que nous fussions descendus, les
Japonois nous avoient apporté, pour la traduire
, une lettre laissée par M. Ricord. Naus
nous mîmes aussitôt à l’ouvrage. C’étoit une
dépêche écrite par le gouverneur c iv il d’I r -
koutsk, après qu’il eut reçu les premiers rapports
de M. Ricord, et quand il ne connois-
soit pas encore les papiers qui avoient ensuite
été envoyés à bord de la Diane. Le gouverneur
commençoit sa dépêche par exposer le$
motifs de notre expédition, et la conduite
perfide des Japonois; il déelaroit ensuite que
Ghvostoff avoit agi de son ch e f, et in v ita it le
gouverneur de Matsmaï à nous rendre la
liberté , ou à entrer en négociation aveu
M. Ricord, qu’il avoit chargé de ses pouvoirs}
il ajoutait que si le botinio ne pouvoit prendra