Cette description, prise de la tortue indienne, convient assez aux
autres tortues de terre proprement dites.
Dans la tortue grecque, le crâne est moins bombé entre les orbites;
les frontaux principaux , plus longs que larges, atteignent le
bord de l’orbite entre les deux autres frontaux, et redescendent dans
son plafond.
Dans les émydes ou tortues d’eau douce ordinaires ( i) , la tête est
plus aplatie. Les frontaux principaux, quoique plus larges que longs,
n’ atteignent pas toujours le bord de l’orbite, tel est par exemple le
cas du testudo europoea (pl. X I , fig, i 3— 16) ; le frontal postérieur
est plus large. -
Le cadre du tympan n est pas complet, et au lieu d’un trou il y a
une scissure pour le passage de l’osselet de l’ouïe d’une cavité de
la caisse dans l’autre. La région basilaire et la palatine ne font qu’un
seul plan ; les palatins n’étant pas même concaves (a).
Les test, scripta, p ic ta , scabra, dorsata, centrata, clausa,
virgülata appartiennent à cette cathégorie.
Certaines émydes, comme Xémys expansa ( pl. X I , fig. 9— 12 )>
tiennent des tprtu.es de mer et de celles d’eau douce, et montrent
encore des caractères qui leur sont propres. La tête est déprimée, le
museau court, les orbites petits et très en avant.
Elle manque de vomer osseux, en sorte que ses deux arrière-narines
ne forment qu’un trou dans le squelette. Ses palatins n’ont point
la partie palatine. Le cadre de la première chambre de sa caisse est
complet; cette chambre communique seulement par un trou étroit
avec la cellule mastoïdienne, et la trompe d’eustache y naît par une
fente qui est une extension du trou par lequel l’osselet passe dans
la seconde chambre. 1 2
(1) On pourra suivre cette description et les suivantes sur les figures indiquées, oq les
lettres ont la même signification que dans celles'de la tortue de terre.
(2) Sur l’ostéologie de la tortue d’eau douce , 1 ou émyde d’Europe ( testudo europoea ) ,
comme sur toute son anatomie , on doit consulter principalement la belle monographie de
M. Bojanus, intitulée Anatome testudinis europoeoe, 1 vol. in-folio, avec 3 i planches supé-
rièurement gravées et d’une exactitude très-rare. Il n’y a point d’animal vertébré, si l ’on
excepte l’homme et les animaux domestiques, dont on ait une anatomie aussi complète.
La tempe est recouverte, comme dans les tortues de mer, par le
pariétal, le temporal, le jugal et le frontal postérieur. Ge dernier
est fort étroit. Il a une partie descendante dans la tempe, qui, s’unissant
à une partie montante du palatin et à une rentrante du jugal,
forme une cloison qui sépare l’orbite de la fosse temporale, ne laissant
de communication qu’un grand trou voisin de cette partie descendante
du pariétal qui remplace l’aile temporale.
L ’os ptérygoïdien s’unit en avant au palatin et au jugal, et non au
maxillaire qui ne:;va pas jusque-là en arrière. Son bord extérieur
se recourbe avec la partie voisine du jugal, et forme ainsi dans lé
bas de la tempe une espèce de canal qui prend son commencement
au trou de communication de la tempe avec l’orbite. Son angle
postérieur au contraire se dirige un peu vers le bas, descendant
plus que la facette articulaire pour la mâchoire inférieure, et laissant
entre lui et la partie relevée du bord externe une large échancrure.
Entre cet angle et la facette articulaire est une fosse creusée dans
le tympranal, dans le sphénoïde et dans l’os ptérygoïdien.
Les -tubercules mastoïdiens sont déprimés, très-eaillans en arrière
et pointus, Leur pointe est formée par moitié par le mastoïdien et
l’occipital extérieur.
De chaque côté, en avant de la caisse, le bord inférieur de la tête
a une large échancrure coupée dans le temporal, le jugal et le maxillaire
inférieur, comme aux tortues de terre.
Le sphénoïde se montre1 en dessous sur une surface bien plus
large que dans les tortues de terre, et le basilaire y paroît moins.
Les occipitaux latéraux sont aussi fort petits , et se soudent promptement
avec le basilaire.
Le tubercule, pour l’articulation avec l’atlas, fait moins de saillie
que les apophyses mastoïdiennes.
. Dans la tortue serpentine, qui-est une émyde, je ne trouve déjà
plus , à un certain âge, l’occipital extérieur distinct. Il est uni à l’occipital
latéral; tandis que dans'les tortues de terre c’est à l’occipital
supérieur qu’il se soude le plutôt.
T. V, a®. P.