très-différent des autres ours. Il est. noir, et a le museau etlesbouts
des doigts blanchâtres, et sur chaque sourcil une tache d’un blanc
fauve : sa taille est celle d’un ours médiocre.
Une chose remarquable, c’est que cet individu a aussi perdu, ses
incisives et usé une grande partie de ses canines.
Sur l ’Ours de l ’Amérique méridionale.
Addition à la. page 327 du tome IV.
11 existe des ours au Pérou, comme A costa et Garcilasso Font
dit, et ce sont de véritables ours. M. le baron de M akau, l’un de
nos officiers de marine leâ plus distingués,1 en avoit apporté un de
fjima à M. le comte Redon, intendant de la marine a Brest, lequel
s’est fait un plaisir de l’offrir à la ménagerie du Muséum aussitôt
qu’il a su qu il pouvoit présenter quelque intérêt à la science. Malheureusement
cet animal est mort en arrivant, à ce qu’il paroît des
suites de l’excessive chaleur qu’il avoit éprouvée dans sa route sur
la rivière. C’est un jeune individu pris dans les Cordillères du Pérou.
Il a cependant déjà complété sa.dentition : ainsi le changement de
dents se fait aussi vite dans cette espèce que dans les autres.
Sa forme est à peu près celle de l’ours ordinaire de l’Amérique du
nord, et il a de même le poil noir et luisant; mais Sa tête ést un peu
plus courte et plus grosse ;,|pn front un peu plus bombé ; il a le dessus
et les côtés du nez blanchâtres ; sa gorge est blanche ; une ligne
fauve part de la racine du nez, monte entre les yeux, se bifurque
comme un Y grec, et chaque branche va ainsi, en formant un sourcil
sur l’oeil, jusque vers la racine de l’oreille.
En comparant son crâne à celui d’un jeune ours de l’Amérique
septentrionale à peu près de même grandeur, j’ai trouvé le museau
et toute la région palatine plus courts à proportion ; la dernière
molaire aussi plus courte, et l’espace entre la première molaire et
la canine tellement resserré , que les trois fausses molairés qui l’occupent
n ont pas assez de place pour y demeurer en ligne droite*
La même brièveté de cet intervalle ;se fait remarquer à la mâchoire
inférieure, qui, à égalité de hauteur, est plus courte ; enfin la région
du front est plus large et plus bombée. Il est très-probable, d’après
ces détails, que cet ours est d’une espèce distincte de l’ours noir de
l’Amérique du nord.
Sur lés Ours bruns.
J’ajouterai ici que, d’après le témoignage de plusieurs voyageurs
très-capables d’en juger*: et même d’après le dessin publié par
M. Choris, j’ai tout lieu de croire que: l’ours gris ou brun d’Amérique,
dont on a fait tant de récits exagérés.jine.diffèrè point par l’espèce
de nos ours bruns.d’Europe*,,,.
Je dois dire encore q u e je me, suis assuré à la ménagerie que les
ours bruns* d’abord revêtus d’un poil laineux, prennent, lorsqu’ils
sont fort avancés en âge , ce poil.serré, luisant et à reflets argentés
que j’aVois observé, sur des ours de Pologne, en. sorte que cette différence
ne tient qu’à l’âgé.
Sur des ossémèns d’Ours des cavernes découverts ' en France, .
Addition à la page 847 du IVe. volume*
L’ours n’avoit pas jusqu’à présent été trouvé fossile en,France : on
yiçntdele découvrir.dans une fissuré.d’ un rocher près de Ç hâtillon,
lieu du département du Uoûbs.j sur la rive gauche dp cette rivière,,
près , de Saint-Hippolytê c’ est une colline escarpée, dépendante,
du revers méridional du Laumorit, pefitp chaîne gui tient elle-même
à celle du Jur.a,, M. Duvernoy, docteur en médecine à Montbéliard,
et autrefois, mon très-utile, coopérateur pour la rédaction, des. trois,
derniers volumes de mes Leçons d’Anatomi.e comparée, a bien voulu
m’adresser les os.qui s’y sont, trouvés, en les accompagnant d’une
notice instructive sur leur position et la roche qui les recelo.it.
Ils sont enveloppés dans un tuf bchreux mêlé de stalactite, avec
lequel ils forment une brêcjie très-semblable,à celle des montagnes
des bords de la,Méditerranée; ou mieux encore aux parties, durcies,
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