La tête de la serpentine est déprimée en avant; le museSu très-
court ; les orbites médiocres et rapprochés du museau ; la tempe
couverte seulement à sa partie antérieure par une lame du pariétal
moins complète qu’aux tortues de mer, et par un élargissement du
frontal postérieur et du jugal.
Les palatins n’ont point de lame palatine ; la région palatine et
ptérygoidienne est très-plate. Les trous analogues des ptérygo-palatins
sont très-grands.
Le passage de l’osselet de l’ouïe se fait par un trou et non par une
scissure.
Dans les t ri ontx o u tortues molles (pl. X I , fig. 5— 8) la tête est
déprimée, allongée de l’arrière; le museau pointu dans certaines espèces,
comme celle du Nil, court et arrondi dans quelques autres.
Les intermaxillaires sont très-petits, et n’ont d’apophyse ni nasale ni
palatine. Il y a derrière eux un grand trou incisif. Les maxillaires
s’unissent entre eux dans le palais sur un assez long espace, en sorte
que les arrière-narines sont plus en arrière que dans les tortues de
terre. Les palatins ne se réunissent pas en dessous pour prolonger le
palais; ils sont creusés ,en demi-canal en avant, et moins étendus
qu’aux tortues de terre. Le corps du sphénoïde atteint jusqu’à eux
en marchant entre deux os ptérygoïdiens, qui ne s’unissent point l’un
à l’autre, mais se rendent depuis l’occipital latéral, entre les caisses
et le basilaire, et aux côtés du corps du sphénoïde jusqu’aux palatins
et aux maxillaires, ce qui rend toute la région basilaire et palatine
large et plate.
En dessus, les frontaux antérieurs s’avancent entre les maxillaires,
et tiennent exactement par cette partie la place des os propres du
nez, sans qu’aucune suture les distingue ; ils viennent même former
une pointe sur l’ouverture extérieure des narines, comme les os du
nez le font souvent dans les mammifères.
Les frontaux principaux forment presque uù carré ; ils atteignent
le bord de l’orbite. Le frontal postérieur est aussi large dans le haut
qu’il est élevé. Le jugal formé une partie du bord postérieur et inférieur
de l’orbite , et presque toute l’arcade zygomatique, dont le
temporal écailleux fait seulement une petite partie en avant de la
caisse, où il est comme relégué. Celle-ci a son cadre complet. L ’osselet
passe par un trou pour se rendre dans la seconde chambre de
la caisse, laquelle, commedans les autres tortues, n’est' fermée en
arrière que par du cartilage.
La trompe d’eustache commence par une échancrure du bord postérieur,
comme dans les tortues de terre.
L ’épine de l’occiput et les tubérosités mastoïdiennes sont toutes
lestroispointues, et plus saillantes en arrière que le condyle articulaire.
L ’espace occupé par la caisse au bord postérieur de la fosse temporale
est fort étroit, mais elle s’y élargit en redescendant vers son
apophyse pour la mâchoire inférieure. Le rocher et les occipitaux
n’ont rien de particulier.
L ’aile temporale est placée au-dessous et en avant du grand trou
de la cinquième paire, et la partie descendante du pariétal vient s’articuler
au-devant d’elle à l’os ptérygoïdien interne. Elle entre donc
mieux dans la composition du crâne, et se fait mieux reconnoître
pour ce qu’elle est que dans les autres tortues.
. Je ne vois nulle trace osseuse du sphénoïde antérieur ni de ses
ailes. Une membrane assez mince en tient lieu, et ferme de chaque
eôté le devant de la cavité cérébrale (1).'
Le principal caractère des t o r t u e s ma r in e s ou ch é lo né e s (pl. X I ,
fig. 1— 4) (2), c’est qu’une lame de leur pariétal, leur frontal postéMes
figures sont faites d’après le trionyx du Gange , dont je parlerai bientôt: dans
celui du Nil le museau est bien plus pointu.
,1^(3), M.. Spix a représenté la tête osseuse d’une tortue franche ( T .m jd a s ) dans son Ce-
pbalogenesis , pl. I et I I , fig. 5 . Il donne aussi, pl. IV , fig. 12— 15, le détail de l’ostéologie
d’une autre tête qu’il regarde comme le caret, mais qui est d’une grande tortue de terre.
M. Bojanus en a donné une dans sou Parergon i, fig. 192— ig 5 , qu’il croit de la caouane, mais
qui me paroît au, contraire celle du vrai caret. Quant à celle qu’a donnée M. Ulrich, dans
ses Annotationes de Sensu et significatione Os'sium Capitis , c’est peut-être le caouane,
comme le croit M. Bojanus , mais je n’oserois l’affirmer.