tenoit un fragment considérable de la mâchoire inférieure, où se
voyoit la partie des os operculaires voisine de leur pointe.
Ce fragment,, pl. V I I , fig. 11, en dessous; fig. 12 ,par le côté; long,
du côté où il est le plus entier , de 0,066, et large dans son milieu de
o,o33 , n’a que 0,011 d’épaisseur, ce qui est beaucoup moindre que
dans le gavial, où F épaisseur fait plus de.moitié de la largeur, et à
plus forte raison beaucoup moindre que dans l’un et l’autre crocodile
de Honfleur, qui, tous deux, et surtout le premier, ont la mâchoire
inférieure plus épaisse que le gavial,
. Ce fragment a, du côté droit, trois dents, dont la moyenne ;a le
double de là grandeur des deux autres. Du côté opposé, toutes les
dents étoient tombées avant qu’il fût incrusté, et les alvéoles sont
remplis de la matière de la pierre. Les dents sont longues, grêles,
arquées et très-pointues, mais non pas tranchantes.
On voit par les cassures , que les dents de remplacement sont
logées dans le creux des dents en service, comme dans les autres
crocodiles..
Je dois aussi à,la complaisance de l’Académie de Caen, un modèle
du bout antérieur de cette, mâchoire inférieure, pl. VII ,
fig. 10.
Il est fort déprimé, s’élargit un peu en avant, et s’échancre à son
extrémité. On y voit d’un côté douze dents , sur une longueur dé
o,o55 , qui sont alternativement plus longues ou plus courtes ,• mais
toutes assez longues à proportion de leur grosseur.
Le gavial ne les auroit pas à beaucoup près si serrées.
La première, d’un côté, a 0,015 ; et la seconde, de l’autre, 0,017
de longueur. Les suivantes sont un peu plus courtes, mais dans .des
proportions diverses.
Ce fragment de mâchoire est large en avant de 0,022, et en arrière
de 0,016. ..
Tous les caractères que je viens d’exposer éloignent le.gavial de
Caen de mes deux espèces de Honfleur que je décrirai dans l’article
suivant, encore plus que du gavial du Gange; et aucun ne le rapproche
des crocodiles ou des caïmans ordinaires.
Après avoir ainsi reconnu les caractères de la tête, i l s’agissoit de
déterminer ceux des vertèbres.
J’ai les parties annulaires de deux vertèbres cervicales, avec des
fragmens des petites côtes du même nom (pl. .VII, fig. i 5).
Elles ne diffèrent de leurs analogues dans les crocodiles ordinaires
que par des apophyses épineuses, plus larges d’avant en arrière, et
plus inclinées en arrière.
Malheureusement le corps étant enlevé , on ne peut voir s’il est
convexe d’un côté, ni duquel.
L ’antérieure, a , qui a seule une de ses dimensions entières, est
longue de 0,04, à prendre d’une apophyse articulaire à l’autre.
Le grand bloc de l’Académie de Caen, pl. VII, fig. i 4 , contient
manifestement en arrière les deux vertèbres sacrées, a , b , avec une
portion de l’os des îles et de la cavité cotyloïde.
En avant sont trois vertèbres lombaires , c , d , e , et dix vertèbres
dorsales portant des côtes.
La plus antérieure des dix a perdu la plus grande partie de ses
apophyses, mais son corps subsiste et se détache de la pierre. Il a ses
deux faces très-légèrement concaves, et son milieu rétréci.
La vertèbre suivante, qui est aussi fort mutilée de sa partie annulaire,
ason corps entier, dont les deux faces, comme dans la précédente,
sont légèrement concaves.
C’est là, comme on v o it, un caractère fort différent de celui des
crocodiles vivans, où toutes les faces postérieures sont très-convexes,
et les antérieures très-conCaves ; mais ce caractère est le même que
nous reconnoîtrons dans notre deuxième espèce de Honfleur.
Les autres vertèbres de ce bloc ne montrent que leur partie annulaire,
dont les apophyses épineuses ont même été cassées, en sorte
que l’on n’y voit bien que les transverses et les articulaires.
Celles-ci me paroissent un peu plus rapprochées que dans lès crocodiles
vivans.
Les transverses sont faites génériquement, comme dans les crocodiles
vivans, c’est-à-dire horizontales, larges, rétrécies à leur extrémité,
et échancrées à leur bord externe et antérieur pour ^insertion
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