D E L ’ 4 7 “ IC H T Y O S A U R U S;
Je n’ai vu nulle part aucune autre pièce sternale.
En arrière de ce T , et en partie au-dessus de sa tige impaire , est
la ligne de rencontre de deux grands coracoïdiens, c, c, un peu taillés
en éventail, très-larges à la ligne moyenne, un peu rétrécis vers leur
partie externe où ils vont se joindre aux omoplates.
L’omoplate, d , est aussi un peu dilatée en éventail vers l’endroit
où elle s’unit au coracoïdien; elle se rétrécit, en se courbant, pour
remonter vers le dos , et elle a à son bord antérieur une proéminence
pour donner appui à l’extrémité de la clavicule.
Pour mieux faire comprendre cette disposition, nous avons copié,
lig. 6 , à côté des figures prises de nos divers morceaux, d’ après sir
Everard Home, le dessin qu’il donne de ces parties restituées.
§ II. D e la nageoire antérieure.
Dans la fosse que l’omoplate et le coracoïdien forment par leur
réunion s’articule un humérus, e , ib ., gros et court, renflé et arrondi
à sa tête supérieure, un peu plus mince dans son milieu, et enfin
aplati et dilaté pour porteries os de l’avant-bras. .?
Ces deux derniers, ƒ et g , sont larges, plats et réunis ensemble et
avec ceux qui les suivent, de manière à entrer véritablement dans la
composition de la nageoire : aussi plusieurs anatomistes ne les ont-ils
pas reconnus pour ce qu’ils étaient, et ont cru que l’avant-bras man-
quoit aux ichtyosaurus. Il ne lui manque pas,, mais réellement il
semble former le premier rang de son carpe.
Le second rang, ou le premier du carpe véritable , est formé de
trois os, et il lui en succède deux de quatre chacun, tous plats,
anguleux et réunis en une espèce de pavé , comme il y en a déjà des
commencemens dans les salamandres et surtout dans les dauphins,
mais moins compliqués. ■
Le reste de la nageoire est formé par des séries d’osselets, comparables
aussi aux phalanges du dauphin , mais encore plus nombreux
et plus serrés.
Il y a cinq ou six de ces séries régnant tout du long, et devenant
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seulement un peu inégales vers le bout pour faire la pointe; et une
sixième ou septième, d’osselets plus ronds et plus petits, le long
d’une partie du bord antérieur.
Dans les nageoires complètes, on compte dans chaque sérié jusqu à
vingt osselets distincts , et il en reste encore plusieurs petits et en desordre
vers l’extrémité.
Tous ces os sont plats, et leurs angles s ajustent en manière de pave,
de façon qu’ils dévoient former,'tomme dans les cétaceïî, une nageoire
dont les parties avoient frèsi-pèü de mouvement les unes sur
les autrës, et n’offroient nulle division visible a 1 extérieur.
§ III. D u basiiii.
Je n’ai pas été aussi heureux pour le basSin que pour l’épaule, et
je vois que mes prédécesseurs ne l’ont pas même été autant que moi.
Eti général, lé membre postérieur étoitpluspetit, plus foible et moins
fortement attaché que l’antérieur, puisqu il s est plus souvent perdu
ou mutilé.
Un de mes squelettes en a deux os, mais un peu mutilés : l’un plus
grêle, s’aplatissant en avant; l’autre plus gros, triangulaire dans le
bas, et aussi un peu plus comprimé dans le haut. Articulés ensemble
par leurs’deüx extrémités, ils interceptent un trou de forme elliptique
allongée: je soupçonne qu’ils sont le pubis et l’ischion. Leur
extrémité postérieure est tronquée, âpre, et concouroit à la fosse
cotyloïde, probablement avec un os des îles qui s’est perdu, mais
dont je crois trouver un reste dans un autre squelette. La fig. 14
représente le bassin et la nageoire postérieure de notre petit squelette
aux deux tiers de leur grandeur naturelle, pour en mieux faire
sentir la forme, et la fig. 15 , le bassin et le fémur du grand squelette,
également aux deux tiers.