Mais mon morceau le plus complet pour ces parties, est celui des
fig. 3 et 4 ; il vient d’un assez petit individu, et montre la nageoire
gauche entière et encore attachée à son épaule,, laquelle est elle-
même complète, ainsi que le sternum et le coracoïdien de l’épaule
opposée.
Je n’ai pas été tout-à-fait aussi heureux pour l’extrémité postérieure.
Le bassin s’est trouvé assez mutilé dans mes deux squelettes,
et je ne l’ai pas eu séparément ; et comme je vois que ces parties sont
aussi assez incomplètes dans la plupart des morceauux gravés en
Angleterre, je doispenser qu’elles étoient plus foibles, moins adhérentes,
et qu’elles se détachoient plus aisément après la mort.
C’est principalement sur ces pièces, et non pas sur les gravures
déjà publiées-, que j’ai travaillé, en sorte que ma description, dans
ce qu’elle a de commun avec celles de mes prédécesseurs, en est
une confirmation plutôt qu’une répétition.
Sur un petit nombre de points seulement, je serai obligé de recourir
à eux pour me compléter, mais je le remarquerai expressément,
et j’en ferai de même lorsque je croirai avoir vu les choses plus
ou moins différemment.
Je dois dire ici que ces morceaux sont devenus beaucoup plus
instructifs qu’ils n’étaient d’abord., par les soins que s’est donné
M. Merlieux , jeune sculpteur attaché au Muséum d’Histoire naturelle
, pour les débarrasser de la pierre très-dure ou plutôt du marbre
qui les masquoit encore en plusieurs endroits.
A r t i c l e p r e m i e r .
Des Dents,
Les dents de tous les ichtyosaurussont coniques, et leur couronne
est émaillée et striée longitudinalement comme dans les crocodiles;
elle est plus ou moins aiguë, plus ou moins renflée, plus ou moins
comprimée selon les espèces.
Leur racine est plus grosse, non émaillée, mais striée comme la
couronne.
Elles restent long-temps creuses intérieurement.
Elles ne sont pas enchâssées dans- des alvéoles aussi profonds et
aussi clos que celles du crocodile, et ne sont pas non plus aussi à nu
du côté interne que celles des lézards ; mais il paroît qu’elles sont
rangées simplement dans un sillon profond de l’os maxillaire, dont
le fond seul est creusé de fosses répondantes à chaque dent.
Leur manière de se remplacer est'-assez analogue à celle du crocodile,
avec cette différence, que dans le crocodile, dont les.dents
sont toujours creuses, la nouvelle dent pénètre dans l’intérieur de
l’ancienne, tandis qu’iei la racine -.étant ossifiée, la dent nouvelle ne
pénètre que dans la cavité que la carie a formée, cavité qui augmente
à mesure que la dent nouvelle’grossit,-et qui, venant enfin
à faire disparoître la racine , détermine la chute de la couronne de
la dent ancienne.
Cette couronne de la dent garde encore dans son-intérieur une cavité
ordinairement remplie de spath, long-temps après que la racine
est ossifiée, de sorte qu’une coupe présente alors la fig. 17, pl. X X IX .
La racine nouvelle commence à -s’ossifier avant même que la dent
ancienne soit tombée ; ce qui se voit dans la fig. 14 où la nouvelle dent,
a , quoiqu’il existe encore en c une partie de là racine de l’ancienne
dent, a cependant déjà une partie de son noyau pulpeux, e-, -ossifié.
Leur nombre est considérable. M.. Conybeare n’en compte pas
moins de trente de chaque côté à chaque mâchoire. Sir Everard
Home en montre quarante-cinq de chaque côté à chaque mâchoire,
dans l’individu de sa pl. X V desTransact. phil. de 1820.
MM. de Labêche et Conybeare ( 2me. Mém., p. 108). ont trouvé
assez de différences parmi ces dents pour en déduire les caractères-
de quatre espèces distinctes.
L ’é. oommunis, dont les dents ont la couronne conique, médiocrement
aiguë, légèrement arquée et profondément striée. Cette espèce
est généralement grande, et c’est à elle qu’appartiennent les
individus les plus gigantesques.