Ou y voit quelques empreintes que l’on a rapportées à des ammonites,
mais qui, d’après la figure, pourroient également bien venir
de planorbes.
Il y a aussi l’empreinte de la queue d’un petit poisson, et quelques
restes d’un insecte. .
Les os eux-mêmes.sont plus bruns que la pierre : d’après l’analyse
que M. Gehlen en a faite, ils n’ont pas perdu toute leur matière animale,
et conservent particulièrement une proportion notable d’acide
phosphorique.
La plus grande de ces plaques, longue de trois pieds sur quinze
pouces de largeur, contient la tête , le tronc et la queue de cet animal,
d’une extrémité à l’autre et fort peu dérangés,. et un pied de
derrière presque entier, détaché du tronc et incrusté à quelque distance
: des parties écailleuses y sont mêlées aux os.
M. de Soemmerring a publié une excellente figure de ce moroeau,
dont nous donnons une copie réduite et au trait, pl. VI, fig. ï .
On y voit la mâchoire inférieure (oe) par sa face supérieure, portant
vingt-cinq ou vingt-six dents de chaque côté, ayant les branches
écartées de 3o° ; la -supérieure par sa face palatine, la paroi supérieure
et d’autres parties dn crâne ensemble, mais un peu détachées
d’avec le museau. Le condyle (e) pour l’articulation avec l’atlas, et
la facette articulaire de l’os tympanique (d) pour la mâchoire inférieure
s’y reconnoissent néanmoins très-bien. La série des vertèbres
n’est dérangée que vers le bout de la queue, e t en contient soixante-
dix-neuf. Celles du cou ont perdu leurs apophyses transverses owoôtes
cervicales. Vingt-trois côtes, plus ou moins entières, sont toutes’hors
de place ou à peu près. On voit encore un fragment de sternum (e),
un os des îles ( f ) , un os ischion du côté gauche, ot un os coracoïde
(■ g)., tous les trois détachés, et quelques autres os moins déterminables.
Le pied de derrière gauche y est h sa place {en K) , mais détaché
et désarticulé; le pied de derrière droit y est au contraire jeté
hors de place(enÆ), mais aconeervé ses parties dans leursconnexions
naturelles.
Celte figure nous met à même de dé terminer les caractères de eet
animal aussi exactement que si nous l’avions sous les yeux, et c’est
ce que nous allons essayer de faire. Notre travail ne laissera pas que
de conserver quelque utilité, parce que le savant anatomiste auquel
nous devons ce mémoire, au moment où il l’a fait imprimer, n’aVoit
pas encore le dessin de squelette de petit gavial que je lui; ai fait
tenir, et qui a été gravé depuis dans l’ouvrage de MM. Oppel et
Tiedeman sur l’histoire des crocodiles.
Un premier coup d’ûeil jeté sur ce fossile fait voir qu’il ressemble
au petit gavial plus qu’ à aucun autre animal connu.
H en a en gros les proportions, le nombre des parties, la forme
du museau, celle dés pieds, des dents, et®.; en un mot, il faut
quelque attention pour en découvrir les différences, mais ou trouve
bientôt que celles-ci sont tout-à-fait spécifiques.
i°. La partie symphysée de la mâchoire inférieure est beaucoup
moins longue à proportion ; elle ne surpasse que d’un dixième la
longueur de-chaque branche: dans le petit gavial elle la surpasse
d ’un tiers; dans le grand elle la surpasse encore d’un quart et plus.
Il est impossible qu’il n’y ait pas une différence de proportion correspondante
dans le museau supérieur, mais ou ne peut la donner si
exactement, parce qu’il est détaché du crâne.
2°. Les dents de la mâchoire inférieure sont régulièrement et alternativement
plus longues et pluspetitesàcompter de la quatrième,
en sorte que la cinquième est de moitié plus courte que la sixième,
la septième que la huitième, et ainsi de suite : dans les gavials, grand
et petit, cette inégalité régulière n’a pas lieu. Les dents qui suivent
la quatrième sont à peu près égales, excepté celles qui ont nouvellement
repoussé.
3°. A la mâchoire supérieure il y a d’abord de chaque côté deux
petites dents, puis un peu en arrière une très-grande, et les autres
sont à peu près égales et courtes. Dans le petit gavial il y a d’abord
de chaque côté uné petite dent, puis à quelque distance une. autre
petite, suivie d’une grande; puis une un peu plus grande, et les suivantes
sont à peu près égales, mais aussi longues que celles d’en bas.
4°. Si l’ouverture est celle des narines externes, elle est plus
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