ment de celles de l’espèce précédente, en ce qu’elles ne sont point
parallèles; p
3°. Les quatre membres sont revêtus d’écailles plus fortes que
dans les autres espèces, relevées chacune dans son milieu d’une grosse
arête saillante; ce qui leur donne l’air d’être armes plus vigoureusement.
Ses écailles sont à peu près les mêmes que dans le crocodile vulgaire.
Sa couleur est un fond verdâtre tout piqueté en dessus de petites
taches brunes très-marquées.
4 ° . L e crocodile a casque. {Crocodilus galeatus, N o b . )
Il doit aussi être placé à cet endroit. Son admission dans le catalogue
des reptiles ne repose encore que sur la description qu en ont
faite h Siam les missionnaires français (i). Le seul caractère qu on en
puisse déduire consiste dans deux crêtes triangulaires osseuses, implantées
l’une derrière l’autre sur la ligne moyenne du crâne. Il est
également bien exprimé dans la figure et dans la description. Rien
n’autorise à le regarder comme la marque de l’âge ou du sexe. L ’individu
décrit n’a voit que dix pieds, et nous en avons d’aussi grands
des deux sexes de l’espèce vulgaire qui n’ont point de crête.
La figure donneroit bien encore trois autres caractères; car elle
ôte aux pieds de derrière leurs dentelures, leurs palmures, et elle
fait régner les deux crêtes dentelées jusque sur le bout de la queue ;
mais ce sont autant de fautes du dessinateur. Les deux dernières de
ces fautes sont expressément contredites par la description, et la première
par une seconde figure du même animal couché sur le dos, où
la dentelure est bien rendue.
Néanmoins cés trois fautes ont passé dans la copie insérée dans,
l’histoire de la montagne de Saint-Pierre et dans le Buffon de Déter-
ville; on y en a même ajouté une quatrième, en donnant un ongle
de trop à tous les pieds.
(i) Mân. de VÀcad. des S c. avant 1699, t. IIP,’ part. I l , p: 255, pl. 6 f.
Du reste ce crocodile ressemble presque en tout à l’espèce commune
du Nil. Il devient grand: les missionnaires en ont disséqué un
de dix pieds et plus.
Leur description ne s’exprime pas clairement sur le nombre des
bandes transversales du dos, ni sur celui des arêtes dans chaque bande.
Je n’appelle point cette espèce siamen'sis, comme l’a fait M. Schneider,
parce qu’il y en a encore une autre à Siam. Le troisième individu
décrit par les missionnaires^ n’.avoit point de crête sur le casque,
et ses yeux étoient plus grands. Il étoit probablement de la même
espèce que nos squelettes de Java, de Timor et du Bengale, c est-a-
dire de 1 espèce à deux arêtes. Cette réunion de deux especes dans
les mêmes contrées paroît avoir lieu dans presque toutes les parties
de l’Inde (1).
N’ayant nous-mêmes aucun échantillon de ,ce crocodile sous les
yeux, nous copions (pl. I , fig. 9) la figure de la tête revêtue de sa
peau, telle que l’ont donné les missionnaires.
On peut y prendre une idée de sa forme générale, de sa ressem-
semblance avec celle de l’espèce vulgaire, et de la position des crêtes
qui l’en distinguent.
5 ° . L e crocodile a deux plaques. (Crocodilus biscutatus, N o b . )
Adanson annanpoit, dans son Voyage au Sénégal, que ce fleuve
possède une seconde espèce de crocodile, plus noire, plus cruelle et
à museau plus allongé que la verte, qui est la vulgaire.
Aucun naturaliste ne s’est pu faire d’idée nette de ce crocodile
noir. Lés uns se sttnt bornés à citer ces deux ou trois lignes d’A-
danson et à laisser le crocodile noir comme une espèce encore obscure
: c’étoit le parti le plus sage, celui qu’a pris M. de Lacépède.
D’autres, comme Gronovius et Gmelin, l’ont cru le même que le
gavial, qui n’a certainement rien de noir ; d’autres enfin l’ont entièrement
négligé.
(1) Fouchéd’Obsonville, Essais sur les Moeurs des divers Animaux étrangers, p. 29 et 3o.