la reirie:d'A ngleterre, t. IV, p. ia 3 , et elle est confirmée par
M. Clère, ingénieur dès mines, dans un mémoire sur le terrain des environs
de Maestricht, inséré dans le Journal des Mines d’octobre 1814-
Les produits multipliés de la mer dont cette pierre est remplie
sont:généralement très-bien conservés, quoiqu’ils-soient rarement
pétrifiés, mais que la plupart aient seulement perdu une partie de
leur substance animale.
Les plus volumineux de tous ces objets, et ceux qui par leur forme
extraordinaire ont dû frapper de préférence les yeux des ouvriers et
s’attirer davantage l’attention des curieux, ce sont les os de l’animal
que nous allons examiner.
Il ne paroît pas cependant qu’on s’en soit beaucoup occupé ayant
l’année 1766, qu’un officier, nommé Drouin, commença à s’en faire
une collection qui a passé depuis au Muséum teylérien à Haarlem. Le
chirurgien de la garnison, nommé Hofmann, marcha sur les tracés
de Drouin, et acquit un certain nombre de morceaux qui furent
achetés après sa mort, arrivée en 1782, par l’illustre Pierre Camper,
lequel fit hommage de quelques-uns au Muséum britannique.
Cependant la plus belle des pièces recueillies par Hofmann, qui
étoit une tête presque entière trouvée en 1780, lui fut enlevée en
vertu .de je ne sais quels droits du chapitre de Maestricht, et passa
dans les mains du doyen de ce chapitre, nommé Goddin, qui, à
l’époque de la prise de la ville par l’armée française, céda ce morceau
pour lé Muséum d’Histoire naturelle, où il est encore aujourd’hui
conservé avec plusieurs autres.
Les carrières.creusées sous le fort Saint-Pierre de Maestricht sont
celles qui ont fourni le plus grand nombre de ces objets intéressans;
mais on en trouve aussi dans toutes les autres collines, et dans cès
derniers temps, le village de Seichem, placé à deux lieues au nord-
ouest de.la ville, en a donné un assez grand nombre, et entre autres
plusieurs séries de vertèbres qui ont été aussi apportées au Muséum
par les ordres de M. Loisel. Elles y avoient été précédées d’un excellent
mémoire de M. Minkelers, et de dessins aussi exacts qu’élégans
faits par M. Hermans, son collègue.
Tels seront les principaux matériaux que j’emploierai dans mes
recherches.
Je ne manquerai pas non plus de secours littéraires.
Cinq auteurs ont traité avant moi de ce sujet curieux.
f .c premier fut Pierre Camper qui porta sur les os de Maestricht
cette même curiosité ardente, ce même coup d oeil rapide qui lui
ont donné matière à tant d’aperçus brillans> mais qui ne lui ont
presque laissé approfondir aucun des sujets qu il a si heureusement
effleurés.
Dans un mémoire imprimé parmi lés Transactions philosophique^,,
en 1786, il déclara que ces os venoient de quelque cétacé.
M. Van Marum vint ensuite et décrivit les objets du cabinet de
Teyler, dans les mémoires de la Société qui porte aussi le nom dé
ce généreux bienfaiteur dés sciences, année 179°- ^ adopta entièrement
l’opinion de son maître Camper.
Cependant les premiers collecteurs, Hofmann et Drouin, s’étoient
figuré que leur animal deybit être un crocodile, et leur idéé's’étoit
répandue h Maestricht et ailleurs. Camper ne put les faire revenir à
la sienne.
M. Faujas, qui, en sa qualité de commissaire pour les sciences
dans la Belgique, a la suite de l’armee du Nord, avoit contribue à
procurer au Muséum les pièces de la collection de Goddin et quelques
autres qu’il recueillit pendant son séjour a Maestricht, commença
bientôt après son retour à publier par livraisons un ouvrage
intitulé : Histoire naturelle de la Montagne de Sain t-Pierre, où
il fit graver de très-belles figures de tous ces objets. U s y attacha aux
idiesen vogue à Maastricht, et y donna constamment à notre anima)
le titre de crocodile.
Mais avant que son livre fût entièrement terminé, M. Adrien
Camper , digne fils d’un grand anatomiste (1), examinant de nouveau
les pièces laissées par son père, se convainquit qu’elles ne venoient
ni d’un cétacé, ni d’un poisson, ni d un crocodile, mais bien
(1)' Journal de Physique, vendémiaire an IX.
T. Y , 2e. P. 4o