toute sa partie dentelée a disparu qu’on peut être'tenté dé'prendre
ces dents pour des dents de mammifères herbivores usées jusqu’à la
racine; car on ne voit point de linéamens d’émail sur la couronne,
et même J’absence de ces linéamens obligeroit, pour les attribuer à
des mammifères, de supposer que ce sont des incisives; mais c’est
une supposition difficile à admettre, car on ne connoît point d’inei-
siyes.de mammifères qui ressemblent le moins du monde à celles-là.
Il y. a de: ces dents plus petites, les unes que les autres, et les
moindres n’ont ordinairement à leur face externe qu’une arête longitudinale
obtuse, mais alors on voit sur les côtés plusieurs arêtes
plus petites et aiguës qui y forment des stries, t
On en trouve aussi à tranchant simple, sans dentelure, légèrement
convexes à leurs deux faces , et terminées par une pointe obtuse,
qui ressemblent assez à des canines ou à des incisives latérales
de tapirs ou d’autres animaux à canines courtes.
Je pense que ces différences tiennent seulement aux places,que ces
dents occupoient dans la bouche de ranimai.
On voit,pi. X X I , .fig- 28, 29 et 3o , des figures de quelques-unes
des dents que m’a envoyées M. Mantell, ;et fig. 31 , 3.2 ét 33 , des
copies de trois autres tirées de la planche de l’ouvrage qu’il: via publier,
à. ee sujet.
Ces dents ne sont pas: les seuls indices qui annoncent encore l’existence,
à ces: époques reculées, d’espèces gigantesques de sauriens,
égales ou à peu près au mégalosaums; à l’animal de Maestricht et
aux crocodiles: |
J’ai surtout parmi les os recueillis à Honfleur des vertèbres: de
plusieurs sortes que je ne puis rapporter à aucunes des espèces décrites
jusqu’à présent, et dont il convient que je marque ici les caractères
comme des pierres d’attente sur lesquelles s’élèveront un
jour, comme des édifices, les squelettes de ces;espèces antiques;«:
J’en ai par exemple de très-grandes du Havre et de Honfleur,
pl. X X I I , fig. i et 2* à corps cylindrique, presque aussi long:que
large, marqué de chaque côté d’une petite fossette, à faces planes,
circulaires, à canal médullaire fort étroit, à partie annulaire non
articulée; l’apophyse épineuse haute et. droite ; les transverses au
niveau du canal médullaire,: grosses,, cylindriques , dilatées verticalement
au bout ; e t, ce qui est trèsrremarquable, les articulaires postérieures
petites, pointues, rapprochées, et donnant dans deux petites
fossettes entre les antérieures et au-devant de la base de l’épineuse.
Elles doivent appartenir à une èspèee de sauriens très-voisine des
plésiosanrus que je décrirai plus loin. Leurs Seules différences avec
les vertèbres de ce dernier genre tiennent à une plus grande largeur
proportionnelle de leur Corps, et à ce que ses petites fossettes sont
creusées à ses côtés au lieu de l’être en dessous.
J’en ai de New-Gastle d’un peu plus petites , mais dont le corps a
les mêmes proportions, et manque seulement d;es petites fossettes latérales.
Malheureusement les apophyses articulaires y Sont brisées.
A l’une ou à l’autre des espèces: annoncées par ces vertèbres doivent
appartenir divers grands os d’extrémités trouvés avec elles.
. Une extrémité inférieure de tibia de Honfleur avec l’astragale, un
autre os du tarse et un fragment que l’on peut croire de péroné
(pl. X X I , fig. £|— 38) annoncent surtout une structure de pied de
derrière tout-à-làil extraordinaire.
Pour en saisir l’analogie, il faut se représenter que la jambe à la-
quelle ces os appartenoientétoit fortement comprimée par les côtés,
de manière.à être tranchante en arrière comme les tarses des canards,
au lieu d’être aplatie d avant en. arrière comme celle des crocodiles,
et. plus encore celle des monitors.
Une fois cette idée admise, on retrouve dans l’os, a , a , fig. 34,
: 35 et 36, quelque trace de la forme de l’astragale du crocodile ; mais
on voit que le calcanéum a dû être tout-à-fait en arrière et fort petit,
o La face articulaire du tibia-est longue de o ,i4 ; sa plus grande largeur
est vers son quart antérieur; et de 0,04, en angle aigu; en arrière,
elle a le côté interne serpentant.
- Une arête courbée remonte obliquement à la face interne du
tibia, et forme une articulation avec Une apophyse montante et
comprimée de l’astragale.
T. Y , 2e. P.