„Æ O S T É O L O G 1 E / T
Toute cette théorie se confirme quand on observe la tête fraîche.
On y voit que le frontal, conformément à son rôle ordinaire, couvre
la partie antérieure de l’encéphale5 quil séparé les orbites, quil
donne attache aux releveurs de l’oeil ; qu’il laisse passer ou conduit
les nerfs olfactifs sous sa partie située entre les orbites ; que c’est
nommément entre ses deux démembremens, appelés frontaux anterieurs,
que ces nerfs sortent du crâne, apres s etre renfles en ganglions
et divisés en de nombreux filets, que ces filets traversent un
crible cartilagineux placé entre les deux frontaux antérieurs, comme
l’est, dans les mammifères, la lame cribleuse de l’ elhmoïde; que
c’ est au-dessous de ce crible que commencent, dans la cavité du nez,,
les anfractuosités ou cornets sur lesquels s épanouit la membrane
pituitaire, et où se distribuent les filets en question; mais que ces
cornets demeurent cartilagineux comme le crible, comme la lame
verticale qui sépare les orbites au-dessous du trajet des nerfs olfactifs,
lame verticale qui, si elle étoit ossifiée, appaftiendroit probablement
au sphénoïde antérieur, ainsi quelle y appartient dans ceux
des ruminans où elle existe, c’est-à-dire dans les chevrotains. Dans
le sàimiri, sa partie inférieure-antérieure est de Tethmoïde ; la postérieure
, du sphénoïde anterieur; tout le haut est membraneux.
Il y a donc plus de preuves qu’il n’en faut sur la nature des frontaux
antérieurs.
En arrière de l’orbite est encore un os séparé, h', h', qui en corn-
plette le cadre en allant, par une apophyse, h!', h", rencontrer une
apophyse correspondante du jugal. La seule inspection prouve que
cette pièce répond à la partie du frontal qui donne l’apophyse post-
orbitaire; et même la connexion de cette partie avec le jugal, dans
les ruminans, est entièrement semblable a ce qui a lieu dans le cro.-
codile: voilà pourquoi je l’ai nommée le jfrontal postérieur (1).
' M - M. Geoffroy, par suite du parti qui lui faisoit voir l’ethmoïde dans le frontal principal
, a dû ne voir le frontal que dans ces deux pièces q u i, selon moi, n’en sont que des.
démembremens.
Quant à M. Ok en, qui reconnoît le même os que moi pour-le frontal, dans une page il-
En effet, cette pièce n’est autre que l’apophyse post-orbitaire ; elle
en remplit les fonctions, car elle fermé" l’orbite, et est posée au-devant
de la fosse temporale et du crotaphite ; elle en a la position et
les connexions, car elle est située sur la jonction du frontal et du pariétal
(1).
Derrière le frontal principal et les deux frontaux antérieurs est un
grand os impair, m , qui recouvre tout le milieu et 1 arriére du crâne,
et donne par ses côtés attache à une partie du crotaphite. Il ne présente
aucune difficulté : c’est le pariétal. Simple dans le crocodile
comme dans une infinité de quadrupèdes quand ils sont adultes, nous
le trouverons double dans beaucoup d’autres ovipares. Il est meme
probable qu’il l’est aussi dans les fétus peu avances de crocodiles,
mais au sortir de l’oeuf il est déjà simple (a,).
déclare les pièces en question les parties écailleuses des .temporaux * , ou , selon son langage
•mystique , la fourchette du membre supérieur de la tê te , -et reprend vivement à ce sujet
M. Geoffroy ; un peu plus loin ** il est en doute si oe ne seraient pas des apophyses de la
grande aile du sphénoïde ; et revenant après deux autres pages *¥¥ à sa première idée, il
affirme qu’en faire des frontaux postérieurs, c’est manquer à toute analogie et à toute signification
philosophique , et qu’avant de prétendre avancer l’anatomie comparée, il faudrait
apprendre la philosophie.
La vérité est cependant qu’ il n’y a d’analogie qù’en faveur de la dénomination de frontal
postérieur.
La partie écailleuse du temporal est toujours à l’arrière de la fosse temporale et du pariétal
; elle ne touche au frontal que rarement et en quelque sorte par accident : on ne 1 a
jamais vue à la place dont il s’agit.
■ (i) M. Spix fait de cet os, que j ’appelle frontal postérieur, la partie postérieure du jugal
ou l’omoplate du membre supérieur de la tête, car il faut remarquer que la philosophie de
la nature , en prétendant retrouver dans la tête toutes les parties du tronc, agit si arbitrairement
que chacun de ceux qui veulent rappliquer emploient ces dénominations étrangères,
d’une manière différente.^ •'
(2) M. Geoffroy a voulu n’y voir que l’ interpariétal ; mais seulement parce qu’il était embarrassé
de deux os , n, n, placés à.ses cotés , e t dont nous reparlerons sous le nom de mastoïdiens.
C’étoit à ceux-là qu’il donnoit le nom de pariétaux , et les conduisant par degrés
diors du crâne , il en faisoit alors les opercules des branchies des poissons ; mais depuis qu’il a
renoncé â cette idée pour en adopter une autre qui voit dans les opercules les osselets de
d’oreille, il a sans doute donné quelque autre dénomination aux mastoïdiens.
Quoi qu’il en soit, M. Oken adopte mes déterminations à l ’égard du pariétal et des mastoïdiens.
!-
Isis de 1818, 2®. cah., p. 276» t* îd . , ib, t P. 284. *** îd., ib., P.28Ô, note.
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