S E C T IO N II.
D e s T o r t u e s f o s s i l e s .
L e nombre des tortues vivantes est si considérable, qu’il est très-
difficile de décider si une tortue fossile est ou non d’une espèce inconnue,
d autant qu iljjaudrolt p o u r cela lui comparer non pas seulement
des carapaces et des, plastrons,revêtus de leurs écailles,.tels
qu on les voit d ordinaire dans les cabinets, et qu’on les représente
dans les livres, mais,,des squelettes où l’on apereevroit à nu, les jointures
de^ cotes, et dps autres, os qui concourent à la composition de
ces cuirasses,
J en ai fait dépouiller aja, vérité un ass.ez grand nombre : les ché-
lonees fra n ch e, vergetée, tachette et d’autres variétés; le caret $
la douane’ la tortue grecque’ les Test, tabulata, T .ra d ia ta , T .
marginata, T . angulaia, T . coffra, T . gpometrica, T . areolata,•
los grandes tortues des Indës, l’émydç d’Europe, les Em . serrata,
Em . centrâtes, Em . virgulata, Em . clausa, Em . scripta, Em .
scabra, Em. p icta , Em . dorsata , E m .e x p a n s a ■ les trionyx
d E g y p te, Gcmge, aplati • la matamata^ .et d’autres
encore. Ainsi j ai bien pu constater les caractères qui distinguent les
tortues fossifës de toutes "ces, espaces; mais ce n’est que par induction
que je peux croire .que les^prernières diffèrent également de celles
que je n ai pas eues aussi complètement à ma,,disposition.
J en serai donc réduit pour plusieurs,.# assigner leup sous-genre;
mais c est déjàune circonstanceassez importante, puisqu’elle marque
beur séjour et donné quelque probabilité sur l’origine du terrain qui
les enveloppe , ou du moins’sur rexjste,rÿ,,e, ou la non existence de
quelque terre seche dans lé voisinage des eaux ou ce terrain se fbrmoit.
J ai joui pour cette partie de mon travail d’un secours dont il est
juste que je fasse mention; c’est un mémoire sur les tortues fossiles
de M. Bourdet de la Nièvre, naturaliste voyageur, dont il a „été
donné un extrait dans le B ulletin des Sciences de la Société p h ilo matique
de juillet 1821,L’auteur, qui y décrit et.représente plusieurs
morceaux qu’il a observés dans les cabinets de la Suisse et ailleurs,
a bien voulu me confier son manuscrit et ses figures, en me permettant
d’en faire usage; je lui en témoigne ici ma reconnoissance.,
M. Hugi, professeur#Soleure, et observateur Jrès-zélé, m’a rendu
aussi un très-grand service en me communiquant plusieurs des nombreux
morceaux qu’il a recueillis dans les carrières des environs de
cette ville,mt en m’envoyant les dessins des pièces trop grandes pour
être transportées, et parmi lesquelles il en est plusieurs d’un grand
intérêt.,
Ces renseignemens, ceux que j’ai recueillis moi-même en divers
lieux, et quelques objets arrivés au Muséum depuis la première édition
de ce livre, m’ont mis à même de donner sur ce,sujet encore
peu étudié des tortues fossiles, des notions un peu plus complètes
què celles que l’on possédoit.
A e t ic le ,'phemier,
Des os fossile s de T r io n y x .
Je commencè'par ce sous-genre, à cause de la singulière abondance
aveg laquelle, on trouvé ses os dans des couches d’un âge
moyen, avec les palæothénums, les lophiodons, etc., bien que dans
lés temps historiques il paroisse avoir toujours été étranger à l’Europe.
En effet, les trionyx les plus voisins de nous'sont le thirsë du
Nil (testudojriunguis, Forsk.), si bien décrit par M. Geoffroy (1)
et le rafeht de 1 Euphrate, indiqué et assez grossièrement représenté
par feu M. Olivier (a). - 1
Toutes les;autres espèces, dont la patrie est connue , soit celles
Æf!f j B j l l ^ T0I!lUeS molles nouveaü Senre ” »» 1« *>m de ïbio.xïx , Ann. du
(2) Voyage dans-diverses parties de VEmpire ottoman, atlas, pi. àgjj