occuper un espaee à la face interne de la mâchoire. Entre lui et 1 o—
perculaire est k cette même faee un autre trou ovale plus petit que
le précédent, et au-dessus de lui un grand vide, attendu que le sur-
angulaire ne se recourbe pas vers la face interne. La pointe antérieure
de ce vide est bordée d’un petit os particulier en forme de
croissant, marqué z , que je nommerai complementaire.
Le condyle, toute la face supérieure de l’apophyse postérieure
qui donne attache k l ’analogue du digastrique,. et toute la face interne
de cette partie appartiennent encore à un os spécial, y , que
j’appelle Y articulaire.
Le sur-angulaire a été nommé autrefois coronoïdien; et , en effet,
il donne attache au crotaphyte par une petite crete qui se continue
un peu sur le complémentaire; mais cette circonstance n a pas toujours
lieu dans les autres reptiles , c’est pourquoi j’ai été obligé de
changer son nom.
Les mâchoires inférieures.des crocodiles proprement dits ne diffèrent
entre elles que par leur plus ou moins grand prolongement qui
lui-même correspond à celui du museau.
A rticue III.
Des Dents.
Elles offrent plusieurs remarques- intéressantes dans le crocodile-
La première, c’est que leur nombre ne change point avec 1 âge. Le
crocodile qui sort de l’oeuf en a autant que celui de vingt pieds de
long. Tout au plus les dernières sont-elles encore un peu cachées par
la peau des gencives. Je me suis assuré de ce fait sur une série de huit
têtes croissant en grandeur, depuis un pouce jusq.uk deux pieds.
La seconde , c’est que leur solidité intérieure ne se remplit jamais,
quoiqu’ elles se forment, ainsi que toutes les autres dents, par couches
superposées.
Ces deux particularités tiennent a la maniéré dont elles se remplacent.
La bourse dans laquelle se forme la première petite coque de la
dent de remplacement n’est pas renfermée, comme dans les mammifères
, dans une loge particulière qui se développeroit dans l’épaisseur
de l’os maxillaire ; mais elle pousse en quelque sorte du fond de
l ’alvéole de la dent qu’elle doit remplacer.
Cette petite coque ou calotte est d’abord sur la face interne de la
racine de la dent en place; elle en arrête la continuation de ce côté,
et y occasione une échancrure par laquelle, en augmentant toujours
de longueur, elle finit par pénétrer dans le creux de la dent en place;
elle achève alors de détruire par sa compression le noyau pulpeux
qui remplit ce creux, et qui fournissoit par ses exsudations la matière
dont la dent en place s’augmentoit.
Aussi k quelque âge qu’on arrache les dents du crocodile, on
trouve, soit dans leur alvéole, soit dans leur cavité même, une petite
dent, tantôt sous forme de simple calotte encore très-mince et très-
courte, tantôt plus avancée et prête à occuper sa place quand l’ancienne
qui l’enveloppe encore sera tombée.
Il paroît que cette succession se fait très- souven t , et qu’elle se
répète aussi long-temps que l’animal vit. (Test probablement ce qui
fait que les dents des crocodiles sont toujours fraîches et pointues,
et que les vieux, qui les ont beaucoup plus grandes, ne les ont pas
beaucoup plus usées que les jeunes.
J’ai observé tous ces faits dans une tête fraîche et dans plusieurs
conservées dans l’esprit-de-vin , et j’y ai très-bien distingué des
noyaux et des capsules'semblables à ces mêmes parties dans les dents
des quadrupèdes.
Cette marche du remplacement des dents nvoit été fort bien saisie
par Perrault et par Duverney ( Me'rn. pour servir à l ’Histoire des
Anini., t. III, p. 167).
M. Faujas a cherché k la contester; mais il n’a pas été heureux en
argumens.
« Cette dent intérieure, dit-il (Essais de Géol. , I , p. 14y ) , est
» k peine adhérente à l’alvéole et s’en défache avec facilité. — Elle
» ne forme quelquefois qu’une espèce de calotte non-adhérente, etc. »