les terrains secondaires, se trouvant placée au-dessous de la craie et
au-dessus de cette autre formation secondaire qu’ils ont nommee
alpine.
Ce crocodile ne paroît pas avoir été très-rare dans ces environs à
l’époque où il vivoit, car, depuis quelques années seulement que
l’on donne attention h ce genre de monumens, on en a recueilli les
restes d’au moins dix individus.
Le morceau appartenant à cette espèce qui a le plus excité l’attention
s’est trouvé à la fin de 1817, dans la partie des bancs de-pierre
de Caen qui occupe la droite de l’Orne, et dans les carrières d un
village nommé A llem agn e, à une petite lieue au sud de la ville de
Caen. On a déjà' à son sujet un rapport imprimé par ordre de M; le
comte de Montlivault, préfet du Calvados, et une notice insérée par
M. Lamouroux dans les Annales générales des Sciences physiques
t. III, p. 160.
D’après un profil de ces carrières, que M. de Magneville a bien
voulu m’adresser, il étoit à quinze mètres et demi au-dessus de la
rivière d’Orne en temps de haute mer,-et après de treize: mètres
au-dessous du plateau dans lequel ces carrières sont creusées.
La principale pièce,pi. V I I , fig. i 4 ( au sixième) étoit composée
de quinze à seize vertèbres, placées sur une ligne:continue, et à peu
près dans leur position naturelle, avec quelques portions de,côtes,
et un grand nombre d’écailles encore en connéxion, et telles à peu
près qu’elles formoient la cuirasse de l’animal.
Ce beau morceau fut recueilli par trois jeunesétudians en médecine,
MM. Luart, Canivet et Deslongohamps j,et offert à l’Académie
des Sciences e,t Belles-Lettres.de Caen, qui le fit déposer dans le
cabinet de la ville, et qui a bien voulu permettre que. l ’on en prit,
pour le cabinet du Roi, une empreinte en plâtre, d’après laquelle
nous donnons, la fig. i;4 de la pl. VII.
Ce modèle a été fait par M. Odelli, professeur d’architecture et
de sculpture, sous les yeux et la direction de M. de Magneville et de
M. Pattu, ingénieur des ponts et chaussées, ainsi,,que des autres
membres de la section d’histoire naturelle de L’Académie,
On avoit découvert en même temps1, et à très-peu de distance,
une portion considérable de la tête ( pl. VI, fig. 1— 5 , de grandeur
naturelle), qui me fut remise par M. Lamouroux, professeur d’histoire
naturelle à la Faculté des Sciences de Caen, bien connu du
monde savant par ses ouvrages sur les polypiers et sur la géographie
physique.
M. Lair, secrétaire de l’Académie, me fit présent de quelques
vertèbres incomplètes, et d’un groupe d’éeailles qui avoient été
trouvées plus anciennement dans une autre carrière, aussi sur la
rive droite de l’Orne, et près du faubourg de la ville de Caen qui
se nomme V^auxcelle.
Enfin, en février 1822, M. Lamouroux se procura deux blocs
très-considérables qui venoient d’être découverts à C uilly, village
situé à trois lieues au sud de Caen, sur la route de Falaise, au-dessus
du bourg de Bretteville, et dont les carrières, ouvertes sur le vallon
de la rivière de l’Aise qui se jette dans l’Orne, sont percées!dans
des bancs continus à ceux Bu village d’Allemagne.
Ces deux bloes qui se recouvrent offrent une empreinte de la
tète, de la queue, d’une partie des côtes et des os longs. En les faisant
sauter on a perdu beaucoup des os qui avoient formé ces empreintes.
Il ne s’est conservé que des portions du pariétal, le frontal
et le museau presque entiers, quelques vertèbres et quelques autres
frâgmens.
M. Lamouroux m’a envoyé des dessins fort exacts du tout, faits
parM. Cordîer, et dont nous donnons une réduction, pl. VII, fig. i 3.
Il m’a communiqué aussi les os particuliers sauvés lors de l’éclatement,
en sorte que j’ai pu les examiner par tontes leurs facesi
Nous allons successivement décrire ces diverses pièces, et en déduire
les caractères de l’animal.
La portion de tête que M. Lamouroux avoit obtenue,' ayant été
dégagée de la pierre avec soin, se trouva offrir à peu près tout ce que
l’on pouvoit désirer de eonnoître sur cette partie de l’ostéologie.
C’étoit une moitié du côté gauche qui avoit été détachée longitudinalement
de l’autre moitié , et ne montroit d’abord que sa coupe H