Ce qui est certain du moins, c ’est que ce n’ est ici ni l’une ni l’autre.
Le tibia, dont j’ai eu trois échantillons, avoit la tête supérieure,
fig. 2 1 , plus grosse à proportion, et le bord antérieur de cette tête
saillait en avant sur la face antérieure de l’os, ce qui n’est pas dans
les crocodiles vivans. La tête inférieure, fig. 22, se rapproche davantage
de ceux-ci.
A en juger d’après une de ses phalanges onguéales, il doit avoir
eu les ongles plus larges, plus courts et plus plats que les crocodiles
ordinaires;
I;es écailles étoient épaisses, et creusées de petites fossettes moins
profondes qu’à celui de Caen.
H y en a dans le nombre qui portent au milieu une crête osseuse
très-saillante.
Je n’ai rien trouvé qui donne lieu de croire que cette espèce parvint
à une grande taille. Il ne me paroît pas qu’aucun des morceaux
qui m’ont été remis annonce un individu de dix pieds ; si ce n’est le
fragment du devant de l’orbite. Il pourrait venir d’un individu de
douze à quinze pieds.
Avec ces os de crocodile se trouvoient encore quelques vertèbres
d’assez grands serpens.
§ III. Crocodiles des couches de gravier de Çastelnaudary,
Parmi ces os nombreux de lophiodons, découverts par M, Dodun
le long des pentes de la montagne Noire, près de Çastelnaudary,
nous avons reconnu un axis, une des premières dorsales et une
deuxième sacrée de crocodiles, dont les faces uvoient leur convexité
placée comme dans nos crocodiles vivans , et dont les apophyses
étoient respectivement semblables. Ces vertèbres indiquoient les
unes six , les autres neuf pieds de longueur pour les individus,
11 y avoit en outre une tète inférieure d’omoplate d’un individu de
neuf à dix pieds, dont les formes différaient extrêmement peu de
celles d’à-présent ; elle étoit seulement un peu plus étroite et plus
pointue.
On voit cet axis pi, X , fig, 35, et la 4me- ou 5&e, dorsale fig. 36.
g IY. De quelques dents de crocodile des environs de B l a y e .
Nous ne pouvons que rappeler ici ce que nous avons dit de ces
dents dans notre premier volume, p. 333. Elles étoient à vingt pied?
sous terre, dans un banc calcaire (sans doute de calcaire marneux
d’eau douce), avec les dents, d’un quadrupède..ypisin de l’hippopotame,
mais plus petit que le cochon. M. Jouannet , qui les a découvertes,
m’en a envoyé quatre qui ne diffèrent en rien des dents analogues
d’un crocodile qui auroithuit ou dix pieds, de long.
§ Y. D ’un os de crocodile de B rentfort.
M. G. A. Del ne m’a communiqué un calcanéum qui fut découvert
en 1791, àBrentfort, dans le comté de Middlesex, avec des os d’é-
léphans, d’hippopotames, de rhinocéros et de cerfs, dont nous avons
parlé aux chapitres,consacrés à ces divers genres.
Comparé à celui d’un crocodile vivant, ce calcanéum est plus long.
Sa tubérosité postérieure et sa tête antérieure sont beaucoup moins
élargies relativement au diamètre de sa partie moyenne ; sa poulie
péronéale est beaucoup plus mince ; en un mot, avec les caractères
du genre, il porte incontestablement des marques d’une espèce distincte;
mais il est malheureux que-son isolement ne permette pas de
reconnoître si c’est à l’une des espèces fossiles, déjà déterminées ou
bien à une espèce encore inconnue qu’il appartient.
S’il ,se trouvoit dans une position naturelle et n’avoit point été
transporté à cet endroit avec les débris d’autres couches, ce serait
l’un des restes les plus récens du genre des crocodiles.
§ VI. Des os de crocodiles fossiles des environs du M ans.
~M. Mauny, professeur de botanique au Mans, a bien voulu, me
communiquer des dessins de quelques ossemens découverts dans le
département de la Sarthe.
T. Y , 2e. P.