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a l’immensite d’organes et de parties molles qu’il faudrait déplacer
et agencer autrement, pour faire passer un seul os d’une place dans
une autre voisine , pour insérer, par exemple, une pièce qui appar-
tiendroit au sternum entre deux pièces qui appartiendroient à l’os
hyoïde, ou telle autre transposition qu’jls ont cru pouvoir donner
comme toute simple.
Les exemples de ces variétés d’idées déjà fort nombreux relativement
aux reptiles dont j’aurai à parler, eussent été presque infinis,
si les bornes de mon ouvrage m’eussent permis de suivre ces
anatomistes et leurs savans émules jusque dans la classe des poissons,
et de discuter seulement toutes les opinions qu’ils ont proposées
sur les pièces des opercules (r) et sur celles de l’os hyoïde (a). *1
b ) En 1800 ; M. Autenrieih (dans tes Annales 20otomi5ues.de Wiedeman, 1 . 1 , 2«. Cah,,
p. 47 * t Sl]lv-) considcroit l ’opercule comme résultant de la division du cartilage thyroïde.
En 1807 , M. Geoffroy (dans le t. X des Ann. du Mus. ) supposent que lès opercules etoient
les pariétaux détachés du crâné.
En 1817 , M. de Blainville (Bulletin philom. ) chercha à établir que le préopercule est l’os
Jugal, et que les trois autres pièces représentent celles qui se trouvent communément dans
Ja mâchoire inférieure des oiseaux et des reptiles de plus que dans celLe des poissons. M. Geoffro
y lui opposa, en 1818 (dans sa Philosophie anatomique)., une mâchoire de lépisos’t é e ,
que j avois fait préparer, et qui est tout aussi compliquée que celle d’aucun reptile, bien
que le lépisostéé ait dés opercules aussi complets que ceux d’aucun autre poisson. Cependant,
cette même année 1818, M. Bojanus présente la même idée, dans Te IIIe. numéro
de l’Isis , sans connaître le mémoire de M, de Blainville, -et M. Oken y donne son plein
assentiment, comme à une chose, d it-il, aussi certaine que nouvelle. .
Dès i8 i5 , M. Spix avoit imagine' de faire de ces pièces operculaires les analogues des osselets
de 1 oreille; mais, en 1S16 , il fut vivement critiqué à ce sujet par M. Ulrich , qui les
1 egarda comme les représentai de l’omoplate ; ce qui n’a pas empêché qu’en 1S18, dans-sâ
Philosophie analom., M-Geoffroy ne soit .arrivé, deson côté, à une opinion à peu près
pareille.à celle de M. Spix, bien qu’il ne connût pas son ouvrage. Ces deux auteurs n’arrangent
pas toutefois ces os de la même manière : le marteau, par exemple , est pour M. Spix
le preopércule, pour M. Geoffroy c’ est l’interoperculé, etc.
Enfin M. TT cher, en 1820 , dans sa dissertation de Aure. Ilominis et Animalium, a encore
mis en avant une, opinion toute nouvelle ; celle que les, osselets, qui dans certains poissons
s attachent entre le crâne et la vessie natatoire , sont rigoureusement analogues pour les
fonctions autant qu,ils sont quelquefois semblables pour la forme aux osselets de l’oreille des
quadrupèdes j opinion qui, soutenue par de nouvelles préparations dans l’Isis de 1821 ,
est complètement adoptée par M. Bojanus dans son Parergon.
(2) M. Autenrieih, en 1800, dans le même mémoire où il regardoit les opercules comme
,Une,division du larynx, considérait les rayons branebiostéges comme les cartilages des côtes,
J’ai éssayê du moins dans mon travail de me garantir du genre d’erreur
qui naît si sou vent d’une opinion théorique conçue d’avance; je ne
prétends trouver ni des nombres constans de pièces, ni des représentations
de parties étrangères à'la tète; je ne prétends pas même
que les- os de la tête doivent être absolument les mêmes dans tous
les genres; mais je cherche ît savoir jusqu’où va leur correspondance
et à quelles limites elle s’arrête; Pour cet effet je: commence par l’ovipare',
qui (pour la tête du moins,) une présente les rapports les plus
sensibles avec les mammifères ou avec,quelques-uns d’entre eux , et
c’est le crocodile. Je montre quels os il possède analogues aux nôtres;
et, pour l’établir, je consulte non-seulement leur position, mais les
musçles qui s’y attachent, les nerfequi y passent-, etc. J’expose franchement
quels os échappent à cette analogie ; j’en fais autant pour
les autres genres; j’indique Où un os, un trou d’os , une facette,
une.suture, me paroît commencer a manquer,; je marque où il me
semble, qu’il s’en montre de nouveaux. N’ayant jamais besoin de
faire, voir les ichoses autrement qu’elles ne sont, je n’emploie ni ces
propositions vagues., ni ces expressions figurées, par lesquelles j’au-
. rois- pu me faire illusion à moi-même , comme il est arrivé à tant
d’autres de la meilleure foi du monde’, et si., par cette voie, je n’arrive
pas fl des résultats aussi brillans, je me flatte que je demeure
sur,un terrain plus-solide.
Pour la tête c’est:, comme je viens de le dire, sur le crocodile que
j’ai dûiinsister le p lus, tcar, une fois que ses • os -sont nommés, on
arrive .aisément à nommer ceux des tortues, des lézards et de la plupart
des. serpens ; mais une nouvelle étude , et plus difficile, devient
nécessaire relativement aux batraciens.
Les ,os de l’épaule et du sternum veulent être étudiés, surtout
dans les lézards, où ils offrent le plus de complication.
Quant à l’os hyoïde, c’est dans les batraciens qu’il a le plus d’imet
les branches osseuses qui les portent comme formées de l’os hyoïde et de quelques parties
du sternum. M. Geoffroy en a conçu de son côté, en 1807, et sans connoître le ‘travail de
Mi Autenrieih , des idées à peu près semblables, qu’il a exposées plus en détail dans sa
Philosophie anatomique , et dont il a fait la hase et le-point de départ de toute sa théorie de
l’appareil branchial.