ni de description scientifique , et je fi’avois pu en dire rien de positif
dans hia première édition.
J’en ai obtenu depuis deux dessins : l’un,' fait par M. le docteur
Reichenbach, m’a été envoyé il y U quelques années par M. F lei-
sclier, libraire de Leipsik, bien connu par les ouvrages soignés qui
sortent de ses presses 5 l’autre m’est parvenu récemment, et je le dois
à la faveur que M. de Soemmérring veut bien accorder à mon ouvrage;
c’ëst celui qu’il fatsoit espérer dans son mémoire sur le crocodile
de Monheim, p, i 6. On a gravé d’après ces deux dessins, et
en les éclaircissant l’un par l’autre, la fig. 19 de notre pl. VI.
Ce fossile paroît aSSeZ mal conservé ; Sa gangue est line argile schisteuse
grisé , et l’on y voit une empreinte d’ammonite ; la tête, la
poitrine, les membres antérieurs et la moitié postérieure de la queue
lui manquent. On assure qu’ils ont existé, et qu’on les voyôit dans
un cabinet particulier qui a été dispersé ; néanmoins ce qui en reste
m’offre assez de caractères pour le rapporter au genre des crocodiles,
et même je regarde comme assez vraisemblable qu’il est la même
espèce que celui de Monheim, d’autant que leur gisement le long
des deux lisières d’une même chaîné est fait pour donner du poids
à cette conjecture.
Ce tronçon a quarante-cinq policés un quart de long; les deux
genoux sont écartés de vingt-trois pouces et demi. On n’y voit nettement
que cinq vertèbres du dos, les fémurs, et une partie de la
jambe et du pied gauche. Mais la forme dés vertèbres, longue,
étroite, coupée carrément aux deux bouts, plus rétrécie dans le milieu,
suffîroit pour ell faire un crocodile plutôt qu’un monilor. Dans
,cé dernier genre elles seroient plus larges en avant, plus étroites en
arrière; terminées en avant par Un turc concave, en arrière par un
arc convexe, etc.
La ressemblance des vertèbres de Boll avec celles de Monheim est
au contraire fort sensible, comme on peut s’en assurer en jetant un
coup d’oeil sur les fig. 1 et 19 de notre pl. VL
La courbure des fémurs en f italique est aussi celle du crocodile.
Dans le monitor leur fust sêroit plus droit. Les empreintes de la
queue, du pied et des côtes n’ont d ’ailleurs rien qui démente ce
qu’annoncent les parties plus complètes,
A r t i c l e III.
D u G a v ia l des carrières de pierre calcaire des environs de Caen.
La ville de Caen, chef-lieu du département du Calvados, et autrefois
capitale de la basse Normandie, est entourée de carrières d’un
calcaire très-fin , dont on tire de superbes pierres de taille et des
dalles d’une grande beauté,, qui ont servi à la construction de cette
ville et d’un grand nombre d’églises et d’autres édifiées publics,
non-seulement en Normandie, mais jusqu’en Angleterre, où la plupart
des cathédrales élevées sous les rois normands passent pour avoir
.été construites de pierres de Caen.
La nature de cette pierre a quelque ressemblance .avec celle d’une-
craie durcie, et la position géologique de ses bancs est incontestablement
inférieure à la craie des environs de Paris, laquelle s’étend
jusque fort avant dans la basse Normandie, cl occupe toute la haute,
ainsi que la Picardie et les côtes opposées de l’Angleterre.
M. de Magneville, présidentderAcadémie de Caen,. et très-habile
botaniste et agriculteur, a bien voulu mè donner une notice ., accompagnée
de la carte géologique et des «coupes de toute cette contrée,
d’ après lesquelles son sol se composeroit essentiellement de quatre
sortes de bancs.
Le supérieur, celui qui dans ce «canton est immédiatement sous-
la terre végétale, mais que l’on voit ailleurs passer sous la craie, est
un calcaire à gros grains spathiques, rempli de polypiers, d’encri-
nit-es, de tërébratules etde quelques ammonites.
C ’est là que se sont trouvés la plupart des polypiers décrits p a r
M. Lamouroux.
Le second est celui de là pierre spécialement nommée pierre de;
Caen, qui renferme des ammonites, des-pinnites d’espèces particu*-
lières, et d’autres coquilles, mais en assez petit nombre..