M. Brongniart (loc. cit.,p. 346) les regarde comme subordonnées h
la mollasse de Suisse, et homme contemporaines, et peut-être postérieures,
à nos gypses des environs de Paris ; ce qui est certain, c’est
qu’ils constituent une formation d’ea.u douce qui contient, comme
on l’a vu dans le présent chapitre et dans celui où nous traitons des
rongeurs fossiles, des êtres entièrement inconnus au monde actuek
CHAPITRE V.
D e I.’ lciiTYOSsWRUS *ET DU PhÉSlOSAURUS.
N o u s voici arrivés à ceux de tous les reptiles, et peut-être de tous
les animaux fossiles, qui ressemblent le moins à ce que l’on connoît,
et qui sont le plus faits pour surprendre le naturaliste par des combinaisons
de structures qui, sans aucun doute, paraîtraient incroyables
à quiconque ne seroit pas à portée de les observer par lui-même,
ou à qui il pourrait rester la moindre suspicion sur leur authenticité.
Dans le premier genre, un museau de dauphin, des dents de crocodile,
une tête et un sternum de lézard, des pattes de cétacés, mais
au nombre de quatre, enfin des vertèbres de poissons ; dans le second,
avec ces mêmes pattes de cétacés, une tête de lézard, et un
long cou semblable au corps d’un serpent: voilà ce que l’ichtyo-
saurus et le plésiosaurus sont venus nous offrir, après avoir été ensevelis,
pendant tant de milliers d’années, sous d’énormes amas de
pierres et de marbres; car c’est aux anciennes couches secondaires
qu’ils appartiennent : on n’en trouve que dans ces bancs de pierre
marneuse ou de marbre grisâtre remplis de pyrites et d’ammonites,
ou dans les oolites ; tous terrains du même ordre que notre chaîné
du Jura. C’est en Angleterre surtout que leurs débris paraissent être
abondans; aussi est-ce surtout au zèle des naturalistes anglais que la
connoissance en est due. Us n’ont rien épargné pour en recueillir
beaucoup de débris, et pour en reconstituer l’ensemble autant que
l’état de ces débris le permet.
On verra, parle résultat de ce chapitre, que, malgré les anomalies
de leur structure, ces deux animaux se rapprochent des lézards plus
que d’aucun autre genre, et que nous aurions pu en traiter à la suite
des sauriens ; mais ces anomalies, et les doutes qu’elles avoient d’a