pas vus, m’écrit qu’ils appartiennent peut-être à vingt espèces différentes.
On doit desirer que cet ardent observateur publie promptement
ses découvertes avec plus de détails. Tout nouvellement il
vient de m’adresser un os fait pour augmenter beaucoup ce désir:
c’est un humérus (pl. X V , fig. 11') qui, par l’aplatissement de sa
partie supérieure, ressemble, à s’y méprendre, à celui de la chélyde.
Je soupçonne qu’il appartient à la même espèce que la carapace carénée
et à bords planes dont j’ai parlé p. 229, et que nous représentons,
fig. 6.
§ III. E mydes des sables ferrugineux du comté de Sussex.
Dans cette partie des couches de la forêt de Tilgate, au comté
de Sussex, où M. Mantell a recueilli des os de crocodile que nous
avons fait connoître ci-dessus, p. j6 i , il en a aussi trouvé quelques-
tms qui me paroissent ressembler singulièrement à cette émyde plate
dont nous venons de parler d’après M. Hugi.
Un des deux fragmens que m’a communiqués M. Mantell paroît
même avoir appartenu à une partie de la. carapace qui étoit un peu
concave,
L ’autre est une portion du rebord antérieur.
Ces deux morceaux doivent provenir d’un individu approchant de
très-près pour la taille de celui de Soleure.
Le premier est dans un sable ferrugineux très-fin, fortement agglutiné
; l’autre dans un agglomérat de diverses petites pierres roulées
ou de gravier, agglutinés en partie par du sable, eu partie par des infiltrations
spathiques.
§ IV. E mydes des molasses de la Dordogne et de Suisse.
Ces immenses couches de grès tendre connues sous le nom de
molasse, qui remplissent les parties basses de l’Helvétie, et qui se
reproduisentsur de grands espaces dans la France méridionale et
dans la Hongrie, passent, ainsi que les lignites et les autres lits
subordonnés qu’elles contiennent,.pour être dans la même position
relative que nos argiles plastiques et lignites des environs.de Paris,
c’est-à-dire supérieures à la craie, et inférieures, ou peut-être en
quelques endroits contemporaines, au calcaire grossier et à quelques
uns des autres bancs tertiaires plus récens (1).
Riches en produits de la terre, et de l’eau douce, en crocodiles,
en trionyx, en palæothériums, il n’ est point étonnant qu’elles recèlent
aussi des émy des. J’en ai trouvé des restes dans ces mêmes pierres
de la Grave qui m’ont donné des palæothériums, des trionyx, et ces
restes doivent avoir appartenu à des espèces très-grandes.
Emydes des molasses de la Gravé.
Les fragmens que je possède répondent à peu près pour la forme
aux endroits correspondans du plastron ou de la carapace de l’emys
serrata, mais l’épaisseür de plusieurs d’entre eux est triple ou quadruplé.
J ai un fragment de la partie antérieure qui doit venir d’un
individu d’au moins trois pieds de longueur, ce que je crois rare
parmi les émydes d’ aujourd’hui.
Il së trouve même dans le nombre une tête d’os coracoïdien d’un
individu peut-être de quatre pieds. Un envoi tout récent contient un
humérus complet dont la carapace auroit dix-huit pouces de longueur.
Nous le représentons pl. X Y , fig. 19. Sa forme est la même
que dans l’émyde vulgaire.
Emydes des molasses de Suisse.
M. Bourdet décrit et représente une portion de plastron et un os
du pourtour d’émyde trouvés en i 8o5, dans une molasse très-mar-
neuse prèsde la ville à'Aarberg en A rgovie, sur la rive droite de
Y A a r, et à environ trente pieds au-dessus du niveau de cette rivière.
Le fragment de plastron, qui appartient à la partie postérieure,
v® Voyez notre IIe. vol., 2e. partie, p. 35o et suiv. ; et l’Essai géologique sur le gisement
des Hoches de M. de Humboldt, p. 3o3 et suiv.
T. V/ae. P. 3o