zara ; ce dernier l’indique même assez positivement par la description
qu’il donne des dents. Quant au premier, il n’y a guère de distinctif
dans ce qu’il en dit que ces mots : os subrotundum, seu ovalis
Jiguroe.
Il y en a cependant d’autres, dans l’Amérique méridionale. Fermin
annonce qu’on-en distingue deux à Surinam; mais ce qu’il en dit est
vagué. D’Azzara rapporte aussi qu’on lui a assuré qu’il' y en a une
espèce rousse, plus grande et plus cruelle que la commune.
Ces distinctions pourroient se rapporter, soit au caïman à museau
de brochet, soit au caïman à paupières osseuses, soit au crocodile
à museau aigu.
Le museau de cette espèce-ci, quoique large, n’a point ses bords
parallèles; ils vont se rapprochant sur toute leur longueur, et formant
une figure un peu plus triangulaire que dans l’espèce précédente.
La surface des os de la tête est très-inégale, et partout comme cariée
ou rongée par petits trous.
Les bords intérieurs des orbites sont très-relevés; U naît de leur
angle antérieur une côte saillante qui se rend en avant et un peu en
dehors, en se ramifiant vers les dents dans les individus âgés, et plutôt
dansles mâles. Une autre saillie très-marquée va transversalement
de l’angle antérieur d’un orbite à celui de l’autre : c’est le caractère
le plus frappant de cette espèce, et celui dont j’ai tiré sa dénomination.
Le crâne n’est percé derrière les yeux que de deux, trous assez
petits.
Outre quelques écailles répandues derrière l’occiput et qui, dans
certains individus, y forment une rangée transversale assez régulière,
la nuque est armée de quatre bandes transversales très-robustes,
qui se touchent et vont se joindre à la série des bandes du dos. Les
deux premières sont chacune de quatre écailles, et par conséquent
relevées de quatre arêtes, dont les mitoyennes sont quelquefois très-
effacées. Les deux autres n’en ont le plus souvent que deux.
Voici le nombre des arêtes dans chacune des rangées transversales
du dos, comme je l’ai observé dans quelques individus : deux, rangées
à deux arêtes, quatre à six, cinq à huit, deux à six, quatre à quatre.
Mais avec l’âge, des écailles latérales, peu marquées d’abord,
prennent la forme des autres, et il faut ajouter deux au nombre des
arêtes de chaque rangée ; en général, il est rare de trouver deux individus
parfaitement semblables à cet égard.
Toutes ces arêtes sont peu élevées, à peu près,égales,entre elles;
les latérales de la base de la queue elles-mêmes dominent peu sur les
autres: ce n’est qu’à leur réunion quelles deviennent très-saillantes.
Il y a onze, douze pu treize rangées avant cette réunion, et vingt-
une après; mais ces nombres varient. Je les trouve dans quelques
individus de dix-neuf et vingt-un, ou de dix-neuf et dix-neuf, ou de
dix-sept et dix-neuf, ou de seize et vingt-un. La couleur paroît avoir
été vert-brun en dessus, avec des marbrures irrégulières verdâtres;
jaune-verdâtre pâle en dessous.
Cette espèce devient grande ; nous en avons un individu de 3,56,
ou de plus de onze pieds, et nous en connoissons de quatorze.
La longueur totale est de huit têtes et demie ou à peu près.
Selon M. d’Azzara ( i) , Xeyacaréne va point au sud au-delà du
32e. degré. C’est précisément la même limite que pour l’espèce précédente
au nord.
Il n’a pas moitié de la vitesse de l’homme et l’attaque rarement,
à moins qu’on n’approche de ses oeufs qu’il défend avec courage.
Il en pond soixante dans le sable, les recouvre de paille et les laisse
féconder par le soleil. Laborde confirme ce fait , si différent de ce
qu’on attribue à l’espèce précédente. C’est avec des feuilles, dit-il,
que le caïman de la Guyane entoure et recouvre ses oeufs.
Le ja ca re , continue M. d’Azzara, passe toujours la nuit dans l’eau
(comme Hérodote le dit pour le crocodile du N iï) et le jour au soleil
, dormant sur le sable ; mais il retourne à l’eau s’il voit un homme
ou un chien.
Des voyageurs portugais, dont M. Correa de Serra m’a transmis
le récit, pensent que les jaca res de la partie méridionale et tempérée (i)
(i) Quadr. du P a r a g t. I I , p- 38o.