II ne peut y avoir, et il n’y a en effet, aucune contestation pour
les quatre parties de l’occipital [r , s , s , q , fig. 5 ) qui forment le
plan postérieur de la tête du crocodile. Elles sont sensiblement les
mêmes que dans les jeunes mammifères; seulement le condylç
unique, placé sous le trou occipital, appartient presque entièrement
au basilaire r. L ’occipital supérieur, q , et les deux latéraux, s , s ,
ont d’ailleurs ici un rôle plus important que dans les mammifères ,
parce qu’ils sont creusés de cavités pour l’oreille interne, à laquelle
le rocher est loin de pouvoir suffire. La même chose a lieu pour les
oiseaux, et probablement pour tous les ovipares.
Il ne reste donc de difficultés que pour les parties que l’on appelle
dans l’homme le temporal et le sphénoïde, et pour les diverses
pièces dans lesquelles cès os se démembrent.
On reconnoît toutefois aisément les grandes ailes ou ailes temporales
du sphénoïde ,g , g , par leur position, par leur figure et par
leur fonction de porter les lobes moyens du cerveau; on n’est point
étonné de les voir former des os distincts, puisqu’il en est de même
dans tous les fétus de mammifères (1).
Cependant je dois faire remarquer ici une chose passée sous silence
par tout le monde, c’est que cette pièce osseuse renferme en même
temps, et dans une seule masse d’ossification, l’aile temporale et une
grande partie de l’aile orbitaire; en effet, quand on examine un crocodile
frais, on reconnoît que si le nerf olfactif et l’optique passent
entre cette aile et sa correspondante, les nerfs de la troisième, de la
quatrième, de la sixième paire, et la première branche de la cinquième
, passent par des trous qui sont pratiqués dans le corps même
de l’aile, et dont l’ensemble , s’ils étoient continus , représenterez
la fente sphéno-orbitaire.
On reconnoît sans peine les apophyses ptérygoïdes internes du
(1) M. Geoffroy les a entièrement négligées dans son analyse des os du crocodile, et as
eherché l’aile temporale dans une toute autre pièce dont nous'reparlerons bientôt.
M. Oken le reprend à ce sujet, et s’accorde avec moi sur l’aile temporale; M» Spix-lat
nomme également fort bien.
sphénoïde ( ƒ , / , fig. 2 et 5 ), surtout quand on se rappelle que-
non-seulement elles restent dans beaucoup de mammifères distinctes
du corps de l’os jusqu’à un âge avance? ce qui nous les a
fait nommer les os ptérygoïdiens,1 * mais que dans les fourmiliers
tamanoir et tamandua ( voyez dans la ï re. part, de ce volume la
pl. IX , fig. 3 ) , elles reviennent en dessous s’unir l’une à l’autre
pour, de concert avec les palatins, prolonger le tube nasal jusque
sous la région basilaire.
Dans le crocodile, ces ptérygoïdiens sont reunis ides le fétus 1 un a
l’autre sous le corps de l’os, pour former le plafond des arriere-na-
rines; ils se réunissent aussi en dessous par une suture pour former
le plancher de ce même tube, et ils s etendent horizontalement en
une grande aile ou large surface ƒ , à laquelle s insèrent en dessus
les muscles ptérygoïdiens, et que double en dessous la membrane
du palais.
Une arête de leur plafond, répondant a une autre de leur plancher
, divise le tube nasal en deux 5 leur lame supérieure se porte en
avant en forme de deux demi-cylindres, pour former encore le plafond
du double tube des arrière-narines sur la partie où les palatins,
e , e } en font le plancher , jusques aux apophyses descendantes des
frontaux antérieurs, et même par la face interne un peu plus en avant
dans la cavité du nez (1).
(1) M. Geoffroy s’est bien aperçu que la partie postérieure et élargie de l’os dont nous-
parlons répond aux apophyses ptérygoïdes internes, mais il n’a pas remarqué que la double-
voûte sur les palatins ne fait qu’un avec elles ; et pour satisfaire a 1 identité du nombre-
des .os.dans tous les animaux, il a cherché dans.cette double voûte les cornets inferieurs du
nez , disant pour ses raisons que cè sont des os loges dans les fosses nasales , ou qui séjournent
au dedans des chambres du nez. Cependant il est manifeste que ces lames ne sont
pas au dedans de la cavité nasale, mais qu’elles en forment au contraire la partie extérieure.
• Ce qui est plus singulier, c’ est que M. Geoffroy observant une tête sciee longitudinalement
, mais qui n’avoit pas été divisée 'parfaitement au milieu , a pris un reste de l’autre-
côté de la voûté en question pour un os impair, qu’il a annoncé comme étant incontestable-*
nient le vorner } et cependant le vrai vomer avoit-été fort bien représente par son dessinateur.
M. Oken a bien reconnu ce qui concerne la parEie -voûtée ; il la déclare aussi une’
branche de l’os ptérygoïdien. Quant au prétendu Yomer r il dit n’avoir pu d’abord- s’assure»'