que M. Geoffroy a caractérisées ( i) , soit une nouvelle qui vient
d’être envoyée du Gange par M. Duvaucel, et dont les os -sont dessinés
pl. X I I (2), habitent les rivières des pays chauds, ee qui ne
peut guère laisser de doute que celles dont la patrie est ignorée (3)
ne se tiennent dans des séjours semblables.
Il y a tout lieu de croire que c’est le thirsé du Nil, qui a été désigné
par Aristote sous le nom d’émys ou à’ammys (4); c’ est du moins la
seule espècedont il ait pu dire («fepart. A n ., lib. III, cap. g) qu’elle
a le test assez mou pour laisser transpirer ses humeurs ; il est vrai
qu’il devoit la connoître assez mal, puisqu’il emploie ce trait d’ organisation
pour rendre raison d’un fait très-faux, pour expliquer pourquoi
elle n’a ni reins ni vessie. J’ai examiné exprès la chose sur plusieurs
trionyx , et je puis assurer qu’ils ont une vessie et des reins
comme toutes les tortues (5).
§ I. Trionyx des p lâtrières des environs de Paris.
Nous ne ferons que rappeler ce que nous en avons dit au long dans
notre IIIe. vol., p. 32g. Un trionyx au moins abondoit dans nos en- 1 2 3 *5
(1) Loc. ,cit. 3 sous les noms de T r . oegyptiaticus, Tr. javanicus, Tr. coromandelicus,
Tr. georgicus, Tr. euphraticiis.
(2) Ce trionyx du Gange ( Tr. gangeticus, Duvaucel ) a le museau osseux beaucoup
moins pointu que celui d’Égypte ; l’ovale osseux de sa carapace est plus large à proportion
de sa longueur , surtout en avant ; les deux pièces antérieures du sternum ont leur branche
antérieure plus grêle et plus allongée ; et les pièces latérales leurs dentelures du côté interné
moins nombreuses. Dans l’état de v ie , le bouclier et le sternum sont enveloppés dans une
carapace et. un plastron cartilagineux , mous et lisses, bruns, clair. La carapace est entièrement
piquetée et vermiculée de brun foncé verdâtre. Des lignes irrégulières de ce même
brun foncé forment une marbrure sur la tête dont là trompe est très-courte. La partie
mplle de la carapace dépasse la partie osseuse en arriéré beaucoup plus que sur les côtés et
en avant. La queue est très-courte et couverte par le bord postérieur de la carapace. Un
caractère singulier, c’est un trou naturellement percé aux quatre pieds dans la partie de
leur membrane qui est entre le deuxième et le troisième doigt.
(3) Tr. carinatus, Tr. stellatus, Tr. sitbplanus, Geoffroy.;
.(4) M. Schneider, qui ne connoissoit d’autre tortue molle que celle de Virginie , a supposé
que le passage d’Aristote se rapportoit à quelque espèce inconnue. Hist. naturelle des
Tortues , p. 76.
(5) Rondelet a donc eu raison de relever cette erreur d’Aristote.
virons à l’époque où y vivôient, les pàlæothérmms, les anoplothé-
riums, les- ehéropotames, les adapisi, -les sarigues, les croeodiles-et
tous ces animaux singuliers dont j’ai fait l’histoire; mais j,e n’ai rien
trouvé dans ses débris qui m'autorisai à' ën fixer, les caractères'spécifiques.
§ II. T rionyx des plâtrières d 'A tx .
!'Je ne connois ces restes que par lé Mémoire de M. Bourdet; et ce
naturaliste n'e les a pas vus en place, mais les a découverts parmi des
morceaux de pierre à plâtre venus de ces carrières. Il a donné à l’espèce
le nom de trionyx maunoir d’après le célèbre chirurgien de
Genève.
“Ues débris consistent en une carapace qui a perdu une grande
partie de son bord gauche et plusieurs des bouts de côte de son côté
droit, pl. X Y , fig. i , et en une moitié gauche presque complète dû
plastron, avec un petit fragment de la partie postérieure dé la moitié
droite, ib ti fig. 2.
Cette portion de carapace est longue de douze pouces ( 0,324)1 et
large de huit (0,216); .
Sa convexité transversale est telle que la flèche de l’arc est moindre
dueinquième de la.corde.
La pièce impaire en avant de la première côte arrive avec elle au
même point du contour j et est’vermiculéè jusqu’à son bord. C’est
de dessous l’extrémité dè leur ligne d’union que sort la partie étroite
et lisse de dette côte.
‘ Autant qu’on en peut juger par le dessin, les plaques vertébrales
Se relèvent un peu sur le plan" du dos,, comme au trionyx caréné de
Geoffroy.
M. Bourdet dit que les petites vermiculures de la surface- sont
creusées en zigzag et en longueur, ee qui lui a fait comparer cette
espèce à celle d’Egypte.
La réunion de ces trois caractères éloigne cette carapace de toutes
celles que nous conhoissons.
Le trionyx de Java est le seul qui ait sa pièce impaire disposée