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etre ni des carets ( test, imbricata) , ni des caouanes ( test, caretta ),
ni des tortues flambeés dé la mer des Indes ( test. virgata, Dumer.,
Bruc., Voyage en A b y ss., V, pl. l±i ) , ni même aucune des espèces
ou variétés non encore décrites qui existent au Muséum, et qui sont
plus ou moins voisines de la franche; car je me suis assuré que l’ossification
ne va pas plus vite dans ces espèces que dans la franche.
Ce ne peuvent non plus etre des luths ( test, coriacea ), car leur
carapace est plus large à proportion, et n’a point les trois lignes saillantes
qui distinguent celle du luth. |
§ VII. E myde des sables marneux de la province «l'Asti.
Il en existe une empreinte dans le cabinet de M. Deluc à Genève,
où M. Bourdet l’a dessinée et décrite, et l’a nommée émyde de
D eluc. Cette empreinte est légèrement concave ; on y distingue non-
seulement les traces des sutures des os , mais celles des marques que
les écailles avoient laissées sur eux. Il y a huit plaques dorsales, commençant
par la deuxième ; huit côtes presque entières d’un côté ; les
portions vertébrales de huit du côté opposé; et un petit fragment de
pièce marginale au bout de la deuxième côte du côté gauche.
Le peu de largeur et d’obliquité de la dernière côte, l’égalité et
la forme à peu près carrée des plaques vertébrales, me font regarder
cette empreinte comme plus voisine de notre tortue d’eau douce
d’Europe que d’aucune autre.
Cette portion de carapace est longue de 0,24, c’est-à-dire à peu
près neuf pouces. Les plaques vertébrales ont'environ o,o36 de large
sur o,o3 de long. La largeur moyenne des côtes est d’environ o,o3
ou o,o35.
On parle aussi de diverses autres tortues d’éau douce trouvées
dans les terrains meubles à os d’éléphans; par exemple, dans le tuf
calcaire de Burgtonna, où, selon M. de Schlotheim, on trouve des
trionyx et des émydes (1).., et dans le val d’Arno où s’est trouvé
(1) Petrefacten-Kunde, p. 35.
près dé Montevarchi un fragment d'émyde, assez semblable à celle
d’Europe, que M. Pentland a vu dans le ,cabinet du grand-duc à
Florence.
M. Karg assure qu’il y avoit dans la collection de M. Lavater, dans
un schiste d’OEningen , une tortue où l’on croyoit trouver toutes les
parties, formées comme dans l’émyde commune d’Europe (i).
Parkinson en cite des environs de Vérone, qu’il rapporte au genre
trionyx (2); mais je doute beaucoup que le fragment du comté de
Glocester, qu’il représente pl. X V III, fig. 1 , appartienne même en
aucune façon au genre des tortues.
A rticce III.
D e s Tortues de mer ou Ciiélonées.
§ I. Chélonées des environs de Maastricht.
On les trouve dans ces fameuses carrières d’une sorte de craie
grossière et d’apparence sablonneuse, creusées dans la montagne de
Saint-Pierre, dont nous aurons bientôt occasion de reparler, et elles
y.sont pêle-mêle avec des productions marines de tant de sortes, et
avec les os de saurien gigantesque qui ont rendu cette montagne
célèbre en géologie. Le chirurgien Hofmann fut le premier qui en
recueillit ; Walch, Camper et de Burtin en ont parlé, mais en abrégé
et vaguement ; Buchoz, dans sa collection de planches, et M. Faujas,
dans 1 histoire, qu’il a publiée des fossiles de ces carrières, sont les
premiers qui aient donné de bonnes figures de quelques-uns de leurs
tests.
Nous en donnons d’autres, prises sur nature, pl. XIV, fig. 1 et 2,
qui ne représentent que des portions incomplètes du test supérieur
ou carapace.
(1) Mémoire de la Société des Naturalistes de Souabe, 1 , 28.
(2) Organic. remains, I I I , 269.