aucune raison de son opinion, et l’exprime simplement en passant.
Feu M. Faujas s’est expliqué avec plus de details , et a voulu motiver
le nom dephyseter qu’il donne;à ce squelette. « Cet animal,
» dit-il, n’ayant point d’apophyses aux vertèbres y et étant sans bras
si et sans- jambes, ne saur oit être un crocodile,. mais un physe-
» ter ( i). » Mais l’extrême fatalité qui semble avoir poursuivi.ee
savant géologiste dans toute cette matière des crocodiles , l a fait
pécher ici dans tous les sens possibles.
i°. Cet animal avoit des apophyses aux vertèbres, des bras et des
jambes, selon le rapport exprès de C h a p m a n n et de W oller;
2°. Quand même il n’auroit pas eu d’apophyses ni de bras, ce
n’auroit pas été une raison pour qu.il fut un physeter, car les physe—
ters en ontyçauroit au contraire été-une raison de plus pour qu’il
n’en fût pas un y;
3°. D’ailleurs la présence des dents aux deux inâehoires ne per-
mettoit nullement de le nommer physeter , puisque le caractère des
physeters ou cachalots est de n en avoir, qu.a la mâchoire inferieure-;
40, Enfin la présence d’un fémur et d’une portion de bassin l’exclut
entièrement de l’ordre des cétacés,qui n ont que de fort.petits
vestiges de pubis.
II reste maintenant à savoir si c’èst un crocodile ou l’un de ces
nouveaux genres découverts dans les mêmes bancs. Les os des extrémités
y sont trop incomplets, et la tête n’y est pas représentée
avec assez de détails, pour décider la question;.mais les vertèbres me
paroissent plus longues relativement à leur diamètre que dansles
•nouveaux genres , et plus semblables par,ce£ caractère à celles des
crocodiles. Ceux qui retrouveront l ’original,, s’il existe encore, pourront
seuls nous apprendre si les autres caractères répondent à celui-
là. M. Conybeare (lac. c'tt.) assure n’avoir point eu d’occasion de
l ’observer-
Les crocodiles de Franconie n’cmt pas ete connus sitôt que ceux
d’Angleterre., mais leur genre n’est pas sujet aux mêmes doutes, ,
p) Essais de Géologie i-6a.
Autant qui’on en peut juger, ils sont aussi dans, une gangue très-
semblable à celle de Honfleur.
On la décrit comme une pierre calcaire ou mauvais marbre de
couleur grise, toute pétrie d ’ammonites et d’autres coquilles anciennes.
Lesearrières sont près de la petite ville d’Altorf, qui étoit
autrefois sujette de celle de Nuremberg, et qui vient de passer avec
elle sous la domination du royaume de Bavière. La position des couches
s’accorde avec leur nature pour les faire considérer comme appartenant
aux assises moyennes du Jura.
La première tête du genre dont nous parlons fut découverte par
un bourgmestre d’Altorf nommé Bauder, et décrite en 1776 par
Walch,.dans le IX e- cahier de l’ouvrage périodique allemand intitulé
le Naturaliste (Naturforscher ), p. 279. On y .donna la figure
du museau seulement, pl. IV, fig. 8. W alchla regarde comme appartenant
au gavial: le reste de la tête, dit-il, étoit resté adhérent à la
pierre, de manière qu’il étoit impossible den donner une figure distincte.
Merk, en 1786, dans sa troisième Lettre sur les os fossiles., p. 23,
dit aussi avoir possédé une tête de gavial de ces carrières, laquelle a
passé dans le cabinet de Darmstadt ; mais M. Scemmerring semble
croire quec’étoit la même que celle de Bauder, et en effet, bien que
mal dessinée, la figure citée ci-dessus paroît s’y rapporter.
Il y en a une dans le cabinet de Manheim qui est incontestablement
d’ui) autre individu.
Collinil’a décrite et représentée, en 1784, dans les Mémoires de
l ’Académie palatine,, t. V, pl. III, fig. 1 et 2., en hésitant s’il devoit
la regarder comme celle d’une scie, d’un espadon ou de quelque
autre animal marin.
Feu M. Faujas a publié de nouvelles figures des morceaux de Collini
( 1 ) et de Merk qu il avoit fait dessiner dans un de ses voyages ;
mais eés figures sont peu exactes.
Celle de la tête de Manheim surtout, comparée à la figure et aux
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(1) Hist, de la Mont, de S.aint-Pierre, pl. LIII.