expliquer celle des oiseaux, a besoin sur quelques points d’être discutée
et prouvée.
C’est ce que nous allons entreprendre.
Il n’y a aucune difficulté à l’égard des occipitaux, qui sont au
nombre de quatre comme dans le crocodile et les mammifères/1
Le frontal principal et le pariétal se laissent démontrer pour ce
qu’ils sont par les mêmes argumens que dans le crocodile et la tortue.
Ces argumens sont aussi parfaitement applicables aux frontaux
antérieurs et postérieurs, aux laehrymaux, aux maxillaires et intermaxillaires.
C’est donc, comme: à l’ordinaire, dans la région des tempes et de
l’oreille qu’il reste quelques difficultés. , -
Mais on les décide aisément en considérant chacune des pièces qui
la composent dans les genres, où elles offrent des analogies saisissa-
bles avec les crocodiles et les tortues.
Ainsi la nature du rocher est déterminée, comme dans le crocodile
et la tortue, par la part qu’il prend au revêtement de l’oreille
interne, et spécialement de la cavité vestibulaire, ainsi qu’à l’échancrure
pour la sortie du nerf de la cinquième paire.
L’os tympanique est presque toujours réduit à une forme prismatique,
ne s’engrène point avec les autres os pour former une partie
de l’ enveloppe solide de la tête, et semble dans le squelette n’ètre
qu’un pédicule pour la mâchoire inférieure. Mais outre que le tympan
S’y attache toujours, quand on l’examine dans la dragone,
fi'g. 12, par exemple, on le trouve en forme de timbale, plus creux,
à bords plus revenans .en avant que dans les tortues elles-mêmes,
ayant en arrière, comme dans les tortues, une échancrure pour l’osselet
de l’ouïe.
La seule différence c’ est que sa cavité ne s’étend pas dans le mastoïdien.
Dans le scinquè il est encore très-large et concave, bien que
moins clos par les rebords que dans la dragone.
Ce même scinque nous montre aussi une analogie frappante avec
les tortues, en ce que sa tempe est recouverte par une lame du pariétal
qui s’unit avec un grand .élargissement du frontal posterieur,
et avec un temporal placé et échancré comme dans certaines tortues,
bien que plus long et plus étroit. On est bien alors obligé de recon-
noître le mastoïdien pour ce qu’il est, malgré son extreme petitesse.
Le lézard commun a la même couverture sur la tempe, et de
plus tout le dessus de son orbite est recouvert par une expansion du
frontal antérieur.
Cette famille se laisse subdiviser en deux tribus par rapport à la
composition du museau.
Celle dés monitors de l’ancien continent, qui n ont qu un seul os
du nez e t deux os principaux du front.
Celle des sauvegardes du nouveau continent, qui embrasse aussi
la plupart des autres genres de sauriens, et où il y a deux os du nez
et un seul frontal principal.
• La première famille ne comprend que les seuls monitors de l’ancien
continent ( à petites écailles sous le ventre et sur la queue).
Nous prendrons d’abord pour exemple le grand monitor du Nil,
ouaran des Arabes[lacerta nïlotica) (i).
>. p) C’est l’espèce commune dans le Nil que Hasselquist e t Forskahl ont décrite sous le
nom de la c e rta n ilo t iç a , mais qui était déjà depuis longtemps .représentée, .par. $ é l> a , I ,
pl. i o i , figure dont Linnæus avoit fait son la c e rta dra coe n a . W o rm iù s en avoit aussi donné
une représentation assez reconnoissable dans son Muséum , p. 3r3 ; mais il y eh a une infiniment
supérieure publiée-par M. G e o ffro y dans le grand ouvrage sur l’Egyp te, Reptiles,
pl. I , fig. i ; c’est le v a ra n u s d ra coe n a de Merreqi. , g
Un des exemples les plus frappans des progrès que toutes les parties de la zoologie ont
faits depuis vingt ans ,' c’ est l’état ou se troüvoient nos cônnoîsVanées sur ces grands lézards
au commencement de ce. siècle. On Crôyîoit* alors qu’il n’y en avoit qu’une espèce , que 1 on
supposoit, comme le crocodile, commune aux deux hémisphères. On ne remarquoit pas
que les espèces de l’ancien continent sont non-seulement toutes différente? du nouveau, mais
qu’elles forment même un genre autrement organisé à l’interieur et à 1 exterieur. On appli—
quoit à cette espèce factice le nom de tu p in am b is , qui est un nom de peuple , et cela par
une erreur plaisante : c’est que Margrave ayant dit en latin qu’une de’ celles qu’on y rapportait
est nommée tem a p a ra chez les T o p in am b o u s (.temapara T u p in am b is ) t on avoit
pris ces deux mots pour un seul nom.
Il est constant aujourd’hui que les grands dézàrds de l’ancien continent, à tête couverte
de petites, écailles ,. à langue extensible et fourchue.-, et sans dents, au palais, forment un