comme on la voit ici. Dans celui d’Egypte, il y auroit au bord de sa
partie Vermiculée une portion lisse et dentelée; dans le caréné, la
pièce impaire seroit petite et très-séparée; dans celui de Coromandel,
il y auroit une petite pièce impaire séparée, et l’on n’apercevroit
pas le bout de la côte, Celui du Gange approche beaucoup à cét
égard et de celui de Java et du fossile, mais il a encore un peu de bord
lisse et dentelé comme celui d’Egypte; d’ailleurs ni l’un ni l’autre
n’a les plaques vertébrales relevées.
Le plastron a d’assez grands rapports avec ceux du Nil et du Gange';-
c’est même de celui du Nil qu’il se rapproche le plus par la forme
de sa pièce moyenne, et le peu d’étendue de l’articulation mutuelle
de ses deux pièces postérieures. Toutefois les dentelures supérieures
forment un groupe plus allongé, et la pièce-postérieure n’a que son
milieu de vermiculéÿson contour antérieur et externe est lisse , ce
qui, dans l’espèce du Nil, n’a lieu qu’à ses angles. L ’espèce de Java
au contraire a celte pièce à peu près entièrement lisse et engrenée
avec spn opposée sur plus de moitié de sa longueur: .<•
Il n’est donc pas douteux que cè trionyx des plàtrières d Ai-x: ne
soit d’une espèce inconnue parmi les vivantès. Il restera à déterminer
s’il diffère de celui des plàtrières de Paris; mais on n’y-parviendra
que si Ton découvre dans célles-ci de nouveaux morceaux: :n
§ III. T 'r iO T iy x .d ç l a molasse du département de la Gironde-.
M. le duc de C a ze, qui s’intéresse toujours comme particulier
aux sciences naturelles auxquelles il a rendu tant de services comme
ministre;- a bien voulu me donner plusieurs morceaux d’une pierre
analogue à la molasse de Suisse, dont il y a des carrières dans sa terre
de la Grave, commune de Bónsde, département de la Gironde pet
tout près de la rivière d’Isle , qui se jette dans la Dordogne entre
Libourne et Fronsac.- |
Gette pierre contient souvent des débris osseux de plusieurs genres.
J ’y ai reconnu des dents, des fragmens de mâchoires, et d’autres
os de palæothériùm d’une* espèce que je crois identique avec nôtre
paloeotherium medium-des-environs de Paris, ou qui du moins lui
ressemble beaucoup par la grandeur et la forme de ses dents. II conviendra
même d’ajouter cette localité à toutes-celles où il a été dé-*-
couvert des palæothériums, et dont j’ai donné l’indication dans mon
IIIe. vol., p. 252 et suiv.
Ce qui nous interesse pour notre présente recherche, c’est qu’il
s y trouve aussi en très-grand nombre des fragmens manifestes de
tortues, et spécialement de trionyx, et même j’en ai un de ce dernier
genre qui me suffit pour affirmer que l’espèce diffère de celles
dont nous avons des squelettes.
C est un fragment, cassé en deux et assêz mutilé, de la première
pièce de la carapace, de cette pièce impaire et transversale qui n’adhère
ni aux cotes ni aux vertèbres: on la reconnoît à cette arête irrégulière
qui parcourt obliquement sa face inférieure, et aux trous
obliques qui y sont percés pour les vaisseaux. D’après ce qui en
reste, son diamètre antéro-postérieur doit avoir été pins considérable
à proportion de sa largeur, et sa partie mitoyenne plus concave
en dessous que dans tous nos trionyx. L ’espèce de Java en approche
le plus, mais est encore loin de lui ressembler tout-à-fait.
Il se trouve aussi dans le nombre des fragmensde plastron, malheureusement
trop mutiles pour en déduire les caractères spécifiques.
Ce trionyx devoit égaler pour la taille celui du Nil. Parmi nos
fragmens, il en est un provenant de la troisième ou de la quatrième
cote, aussi large que dans la plus grande carapace apportée d’Egypte
par M. Geoffroy.
C’est probablement à la même formation, et peut-être à la même
espèce , que doivent être rapportés les trionyx de XAgenois et du
Quercy, dont M. Bourdet a décrit une côte et une épaule. Ils lui
ont été donnés par M. Daudebart de Férussac, qui me les avoit aussi
communiqués dans le temps.- Leur gangue est une molasse semblable
à celle de la Grave, et dont les bancs paroissent occuper beaucoup
d’étendue sur les plateaux de la droite de la Garonne, entre la Dordogne,
le Lot, le Tarn, ete.
L épaule dont nous reproduisons la figure , fig. 3 , ressemble
tellement à celle du trionyx de Montmartre de notre IIIe. vol.
t . y, 2e. p. 29