U a première sur laquelle toutes les figures s’accordent, c’est que
les apophyses épineuses des vertèbres dorsales sont beaucoup plus
élevées que dans les monitors dont j’ai les squelettes, égalant presque
celles de la queue; l’autre que je trouve la jambe un peu plus longue
à proportion de la cuisse et du pied.
Mais ces deux différences n’empêehent pas que la détermination
du genre ne soit juste et rigoureuse.
On ne comptera donc plus les animaux de Spener et de Link parmi
les crocodiles, ni celui de Swedenborg parmi les guenons ou les sapajous;
mais on les rangera tous parmi les monitors ou tupinambis.
Il est probable que l’on doit aussi rapporter à ce chapitre l’empreinte
que possédoit Rundmann, et dont il s’est borné à faire une
légère mention ( i) , lui qui a fait graver tant de choses infiniment
moins importantes.
A cette histoire des monitors du schiste cuivreux, je crois devoir
ajouter quelques mots surlespoissonsbeaucoup plus nombreux dans
les mêmes couches.
Dans le dessein d’en déterminer les espèces, j’en ai recueilli depuis
nombre d’années nne quantité considérable d’échantillons, et j’ai
surtout été secondé dans cette recherche par MM. de Humboldt et
Brongniart, dont le premier m’en a fait venir plusieurs, et dont le
secpnd m’en a lui-même recueilli quelques-uns sur place.
(je qui est bien remarquable, c’est que dans plus de soixante morceaux,
soit des mines de Thuringe, soit des mines du Palatinat, je
n’ai trouvé qu’une seule forme générique distincte, et à peine deux
ou trois individus imparfaits d’une autre.
La première de ces formes est celle dont il a. été gravé si souvent
des, échantillons dans Scheuchzer (a) ^ dans Knorr (3) et dans beaucoup
d’autres auteurs (4). 1 2 3 4
(1) Rar. Nat. et Art.., p. 8a..
(2) Piscium qùereloe, pi. I I , fi g. 1, de Eisleben ; pl. IV, fig, 2,, de Hesse.
(3) ’ Monuthetis dù Déluge', 1. 1 , pl. X V I I , fig. 1 et 2 ; pl. XVIH, fig. 2 ; pl. X IX , fig. 1
et 2.; pl. X X , fig. 2 et 3.
(4) Mus. Bester., pl. XXXII, fig. 1 et 4 ; Büttner, Ruderadilur. testes, pl. XVIII.
Je dois croire que c’est elle qui, dans ses diverses dimensions et
dans les diverses apparences qu’ elle a prises suivant les hasards de la
position des poissons lorsqu’ils furent saisis par le schiste, à donné
lieu à M. de Blainville d’établir ses genres paloeoniscüm et pdloeo-
thrissum ( i ) , ou du moins une partie des espèces comprises dans ce
dernier.
Ce qui est étonnant, c’est que personne encore n’ait été frappé de
la singulière ressemblance des écailles de ces poissons avec celles des
lëpisostëes de Lacépède ou dé Yesox osseus de Linnæus.
Il est Vrai que Knorr (2) avoit pu éloigner cette idée en soutenant
que les lozanges qu’offre la surface dés1 fossiles proviennent
des couches de leurs musclés et non pas de leurs écailles, mais un
naturaliste n’auroit pas dû s’y laisser tromper.
Il suffit d’examiner quelques-uns de ces ichtyoïites avec un peu de
soin pour se convaincre que leur corps est entièrement revêtu d’é-
cailles épaisses, lisses, osseuses, de forme rhomboïdale, et disposées
sur des lignes descendant obliquement d’avant en arrière, absolument'comme
dâns le lépisostée ou dans le polypterus’; on trouve
même quelquefois de ces écailles détachées ét jetées à côté du poisson.
La queue, qui ëst ce que l’on voit d’ordinaire le plus distinete-
ment ,'se terminé par une nageoire fourchue, dont le lobe supérieur
est le plus long, et a ses deux faces en grande partie revêtues de
petites écailles rhomboïdales plus aigues et plus étroites que celles
du corps, et son tranchant dorsal garni d’écailles triangulaires qui se
recouvrent comme des tuiles.
Gette conformation pourfoit conduire à placer ce poisson dans le
voisinage de l’esturgeon, dont la caudale à les mêmes écailles-et ressemble
encore plus que celles du lépiSostée à la caudale fossile par
sa bifurcation et par l’inégalité de ses lobes. *2
fig. 3 e t4 ; TVolfart, Hist. nat. Hass.inf. , I , pl. X I I , fig. i ; pl. XIV, fig. 3 et 4 ; pl. XV,
XV I, XVII; pl* X X , fig. 2 ; Liebknècht, Hass. subterr. Specimen, pl. V, fig. i ; Mjrlius
mëmoràb. Saxon, subtérr., Irc. p a rt., p. 4-
.(.i). Nouveau Dictionnaire d*Histoire naturelle, 2*. édition, t. XXVII ( 1818) , p.,32o.
(2) Momtmens du Déluge, 1 .1 , trad. Fr. , p. 33.